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Rodez: Alexandre Dainotti a-t-il poignardé à mort le patron de la police municipale pour un chien?

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Le procès devant les assises de l'Aveyron s'ouvre ce lundi et doit durer toute la semaine.

Pourquoi et comment a-t-il pu passer à l'acte? La cour d'assises de l'Aveyron juge depuis lundi un marginal de 41 ans pour l'assassinat du patron de la police municipale de Rodez qu'il tenait pour responsable de la saisie de son molosse.

Le 27 septembre 2018 en fin de matinée, Alexandre Dainotti avait poignardé le directeur général adjoint des services de Rodez, Pascal Filoé, père de trois enfants. Il lui avait assené une dizaine de coups de couteau sur l'esplanade de la mairie, devant les yeux ébahis d'une dizaine de témoins.

Arrivé à Rodez courant 2017, le marginal possédait un chien de catégorie 2, de type Rottweiller, soumis à une autorisation administrative de détention. Il avait été contrôlé à plusieurs reprises par les agents municipaux, alors que l'animal n'avait ni laisse, ni muselière, comme l'exige la loi. "La mairie lui a demandé de déposer un dossier de détention de chien dangereux", explique l'avocat de la ville de Rodez, Me Maxime Bessière, soulignant que la mairie avait tout fait pour régler l'affaire à l'amiable.

Mais pourquoi est-il passé à l’acte? Comment peut-on poignarder à mort un policier pour un chien? L’accusé, qui a déjà été condamné plusieurs fois par le passé pour des violences, des vols, l'usage de stupéfiants et aussi pour détention d’un chien dangereux sans autorisation, est jugé pour assassinat. Un terme qui sous-entend qu’il aurait prémédité son acte.

"L’accusé a un profil psychopathique, paranoïaque" expliquent les experts psychiatres. Alexandre Dainotti avait ainsi cristallisé sa colère contre le chef de la police municipale, le tenant pour responsable de cet enlèvement. Il le tuera mais "sans que son discernement soit altéré", d’après les expertises.

"Il n’est pas fou" pour Elsa Cazor, avocate de la famille du policier, confiant que "la famille n'attend pas grand chose de l’auteur" lors du procès. Selon une source proche du dossier, l’accusé à une conception déviante du bien et du mal. Pour lui, "celui qui fait du mal à son chien mérite la mort”. .

Une conception pour laquelle il risque la prison à perpétuité. 

Maxime Brandstaetter