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Sciences Nature

Surmortalité des abeilles: les apiculteurs en crise en appellent à l'Elysée

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Le taux d'abeilles décédées durant l'hiver est alarmant.  Au delà du grave impact écologique, les apiculteurs se retrouvent dans une situation financière inquiétante et demandent que l'Etat les entende.

Rassemblements d'apiculteurs prévus partout en France ce jeudi. Ils s'alarment face à la surmortalité des abeilles, un phénomène qui n'est pas nouveau mais qui a empiré cet hiver. 60% parfois 90 % des colonies ont disparu à la sortie de l'hiver, contre 3 à 5 % dans les années 90. Parmi les régions les plus touchées : la Bretagne où 20.000 colonies d'abeilles sont mortes cet hiver.

Nous avons rencontré François à Rennes, cet apiculteur breton ne sait plus quoi faire pour être entendu. Depuis 3 jours il dort dans un square face à la préfecture entouré de cercueils de ruches.

"On bascule dans quelque chose d'inédit, on est à un point de rupture avec notre environnement et on ne comprend pas que ça n'alerte personne. Que nos décideurs ne comprennent pas que la situation est grave."

"Certains ont tout perdu, n'ont plus de miel à prendre"

José apiculteur breton lui aussi fera parti du cortège parisien qui défilera dans la matinée jusqu’au Palais de l’Elysée. Pour lui, il est grand temps d’interpeller directement le gouvernement

"Ce qu'on demande à l'Etat ce sont des aides d'urgence pour sauver les apiculteurs qui ont perdu toutes leurs colonies. Certains ont tout perdu, n'ont plus de miel à prendre, et n'ont plus de trésorerie. L'interdiction des néonicotinoïdes a été votée et sera effective en septembre mais on ne veut pas de dérogations comme réclame la FNSEA. Mais le ministre de l'Agriculture ne nous entend pas donc on veut aller à l'Elysée."

Stéphane Travers, ministre de l’Agriculture doit rencontrer une délégation d’apiculteurs juste après la marche mortuaire qui partira de la place des Invalides à Paris dès 10 heures ce jeudi.

Anaïs Denet (avec J.A.)