Budget, sécurité, image: à deux ans des JO, la "confiance" de Stéphane Troussel
L’avancement des chantiers des Jeux olympiques 2024
Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis et membre du Comité d'organisation des JO 2024, sur RMC:
"Tous les chantiers ont été lancés. Ils suivent le rythme prévu. Dans quelques jours, vous verrez la passerelle sur l’autoroute A1 entre la piscine olympique et le Stade de France être posée. La circulation sera interrompue pendant un peu plus de deux jours pour permettre cette belle opération. Ce sera un beau symbole de l’avancée de ces chantiers. On voit la piscine olympique prendre forme. Il suffit de voir les grues s’agiter, tant au village des athlètes qu’au village des médias, pour voir à quel point les chantiers sont très avancés. Il faut une mobilisation de tous les instants, nous y sommes."
Le budget impacté par l’inflation
"Il n’y a pas de dépassement, il n’y a pas de coût supplémentaire. C’est la situation liée à l’inflation qui nécessite d’examiner l’ensemble des postes de dépenses, de regarder les efforts supplémentaires, les économies qu’il faut faire pour rester dans l’enveloppe. Il faut distinguer ce qui relève de ce qui va rester, qui est pérenne, ce qu’on appelle l’héritage, comme les logements et les voiries, et puis ce qui relève de l’organisation des Jeux, la billetterie, les installations, les dispositifs de sécurité… Ça, c’est le Cojo, c’est essentiellement de l’argent privé. Il faut regarder quels sont les postes où il y a des économies à faire. Il faut distinguer les deux budgets."
La sécurité des JO, après les incidents au Stade de France
"Il faut tirer les leçons de ce qu’il s’est passé au Stade de France. Mais ça fait 25 ans qu’il y a le Stade de France en Seine-Saint-Denis et c’est la première fois qu’il y a eu un tel chaos. Ce n’est pas la première fois qu’il y a eu un grand évènement au Stade de France. C’était la troisième finale de Ligue des champions, il y a eu la Coupe du monde de foot, des grands concerts chaque semaine… Ce qu’il s’est passé ce soir-là, c’est plutôt un défaut d’anticipation, d’organisation, des questions liées aux transports, au filtrage des spectateurs, d’édition des billets papiers… C’est tout cela qu’il faut examiner. Cette alerte doit nous permettre de corriger ce qu’il s’est passé ce soir-là. J’ai entendu aussi que le ministère des Armées pourrait être mobilisé pour qu’il y ait des moyens humains supplémentaires. J’ai confiance dans la capacité de notre pays d’organiser, de se mobiliser pour réussir un tel évènement."
La cérémonie d’ouverture sur la Seine avec 600.000 spectateurs
"C’était une partie des échanges que le président de la République a voulu avoir avec les ministres concernés et un certain nombre de hauts fonctionnaires, notamment le nouveau préfet de police. Il y a un travail sérieux, précis, sur cette question. La France veut porter à l’occasion de ces Jeux un message d’ouverture, de mobilisation de l’ensemble du pays. L’idée est d’avoir une cérémonie qui ne soit pas exclusivement avec les spectateurs d’un stade, mais avec un public beaucoup plus large. Si on veut que la population puisse participer à ces Jeux, c’est cette idée qui a été privilégiée. Notre pays a déjà organisé des grands évènements. Lorsqu’il y a des dizaines et des centaines de milliers de spectateurs sur les Champs-Elysées, nous savons sécuriser. On pourrait décider qu’il ne se passe plus rien dans notre pays, compte-tenu des risques qui existent. Il faut prendre ces risques en compte, les anticiper, et se doter d’une organisation et des moyens adaptés."
L’image de la Seine-Saint-Denis
"Il faut se rendre en Seine-Saint-Denis, ne pas rester sur les stigmatisations et les clichés habituels sur ce département. C’est le département le plus jeune de France métropolitaine, qui affronte des difficultés mais qui est engagé maintenant depuis quelques années dans de très grandes transformations. Si on met bout à bout les projets liés aux JO, aux gares de métro du Grand Paris express, à la rénovation urbaine, à la construction d’un grand hôpital, au campus Condorcet à Aubervilliers avec 15.000 étudiants, à de grandes entreprises qui s’installent, le département est engagé dans une mutation urbaine, économique, culturelle, économique et sportive exceptionnelle. Il n’y a pas d’autres territoires qui, dans les cinq à dix années à venir, vont se transformer comme la Seine-Saint-Denis. Il faut sortir des clichés, du prêt à penser sur ce territoire jeune et populaire, et le regarder tel qu’il est, avec ses fragilités mais aussi avec cette transformation extraordinaire."