"Ca aurait pu dégénérer à tout moment": la directrice de SOS Méditerranée témoigne des tensions à bord de l'Ocean Viking
Après 10 jours de blocage en mer, l'Ocean Viking va enfin pouvoir accoster ce lundi matin. Le bateau de sauvetage de l'association SOS Méditerranée, avec à son bord 180 migrants secourus en mer, doit arriver dans la matinée au port de Porte Empedocle, en Sicile.
Après avoir démarré son opération de sauvetage le 25 juin dernier, l'Ocean Viking a dû patienter 10 jours avant de recevoir l'autorisation d'accoster dans un port européen.
La majorité des migrants à son bord sont Pakistanais, Bangladais, Nord Africain ou Ghanéens. La longue attente d'un port où débarquer avait provoqué de vives tensions à bord, amenant même le navire a se déclarer en état d'urgence vendredi. L'autorisation italienne de débarquer en Sicile a donc mis près de 48 heures à arriver.
"Tout le monde est absolument épuisé à bord"
Une situation qui a été extrêmement difficile à vivre pour les rescapés, comme le raconte Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée France.
"Tout le monde est absolument épuisé à bord. Il y a une visite médicale d'un médecin qui a confirmé dans son rapport la très grande détresse psychologique qu'il y avait sur le navire. Il y a eu six tentatives de suicide, débuts de grève de la faim. Des tensions importantes qui auraient pu dégénérer à n'importe quel moment. J'espère que les personnes particulièrement vulnérables que nous avons identifiées auront un suivi en Italie."
Parti lundi de Marseille, son port d'attache dans le sud de la France où il était resté amarré trois mois en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, la reprise de l'activité de l'Ocean Viking s'est faite dans un contexte de forte reprise des traversées de la Méditerranée centrale.