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Coralie, 14 ans, victime de harcèlement: "Ils me disaient 'Va te pendre', 'Tu sers à rien'"

TEMOIGNAGE - Ce jeudi 3 novembre, c'est la seconde journée nationale contre le harcèlement scolaire. En France, plus de 700.000 élèves, de l'école au lycée en sont victimes, selon des chiffres du ministère de l'Education Nationale. Parmi eux, Coralie, une collégienne de 14 ans, harcelée au collège et ligne l'année dernière. Elle raconte son calvaire.

Depuis quelques années, la France tente de rattraper son retard sur ses voisins dans la lutte contre le harcèlement à l'école. La parole s'est libérée et le fléau semble reculer mais la vigilance doit rester intacte, disent les acteurs du secteur. L'Education nationale organise jeudi la deuxième journée nationale annuelle sur le thème "Non au harcèlement". Et cette année, l'accent est mis sur le cyberharcèlement.

Photos, vidéos, insultes, chantages, qui transitent par les réseaux sociaux ou les téléphones portables et qui ne laissent aucun répit à la victime: un élève sur cinq a déjà été confronté au cyberharcèlement, dont 6% des collégiens selon des chiffres du gouvernement. C'est le cas de Coralie, 14 ans, harcelée au collège et en ligne l'année dernière. Humiliée par une dizaine d'élèves de son établissement, elle a vécu l'enfer.

"Je commençais à me faire des traces sur la peau"

"Ils me disaient 'Va te pendre', 'Tu sers à rien', 'Ton rouge à lèvres fait p…', 'T'es une grosse cas soc'', que des choses comme ça", témoigne-t-elle sur RMC. Impossible de trouver du réconfort car, une fois rentrée chez elle, les insultes continuaient sur son compte Twitter: "Ces filles-là me bloquaient. Je me faisais des faux comptes pour voir ce qu'elles disaient sur moi. C'était des insultes du genre 'Elle est trop faible', 'On arrivera à la calmer', 'On va la pousser'".

Peu à peu Coralie s'isole. Elle perd 5 kilos et sa moyenne passe de 14 à 9/20. "Je ne dormais plus. Je ne faisais plus mes leçons. Je commençais à me faire des traces sur ma peau". Le calvaire de l'adolescente cesse au bout de trois mois grâce à l’intervention de ses parents. Aujourd'hui Hervé, son père, déplore un manque de prévention: "Il faut réagir très, très vite. Il faut en parler. Le harcèlement reste encore très tabou."

M.R avec Cécile Costes