Coronavirus sur le porte-avions Charles de Gaulle: 940 marins désormais positifs

Marins et familles sont en colère après la gestion des cas de coronavirus à bord du porte-avions Charles de Gaulle.

Un total de 940 marins ont été testés positifs au Covid-19 sur le porte-avions Charles de Gaulle et le groupe aéro-naval qui l'accompagne, sur un total de 2.300 personnes, a indiqué vendredi la directrice centrale du Service de santé des armées.

Selon le Dr. Marilyne Gygax Généro, directrice centrale du Service de santé des armées, qui a témoigné devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, tous les membres des équipages ont été testés. 940 sont positifs, 645 négatifs, les autres ne sont pas encore connus. Le précédent chiffre faisait état de 668 cas positifs.

"Nous sommes et serons transparents", a affirmé la directrice, citée dans un communiqué de la commission. "La contamination du porte-avions est un événement absolument majeur (...). Il y aura sans nul doute des conséquences à tirer à l'issue de cette crise, qu'il s'agisse des spécialités médicales du SSA, ou du matériel". 

Sur le porte-avions, 500 marins ont présenté des symptômes, 20 sont hospitalisés dont un est en réanimation. Les marins testés négatifs sont en quatorzaine en enceinte militaire. nLe porte-avions nucléaire a rejoint le port de Toulon dimanche avec deux semaines d'avance sur son programme.

A qui la faute?

L'origine de la contamination reste une énigme. L'équipage, en mission pendant trois mois, n'a pas été en contact avec un élément extérieur après une escale à Brest du 13 au 16 mars. 

De leur côté, les familles sont en colère contre le commandement: "L'armée a joué avec notre vie", dit un marin à nos confrères de France Bleu, sous couvert d'anonymat.

Selon lui, le ministère aurait refusé de confiner l'équipage, et donc d'arrêter la mission après une escale à Brest. Même si les familles n'ont pas pu monter a bord comme le veut la coutume, les marins eux, ont pu aller au restaurant ou même en boîte de nuit. Selon certains militaires, des marins présentaient déjà des symptômes à Brest.

Le commandement du navire a-t-il fauté? Ou est-ce le ministère? Les mesures prises à bord étaient-elles suffisantes? Deux enquêtes sont en cours: l'une de commandement, et l'une épidémiologique, pour déterminer l'origine de la contamination.

Gwladys Laffite (avec J.A.)