Défilé du 14-Juillet: qui est Thierry Burkhard, chef d'Etat-Major des armées?
Thierry Burkhard, le chef d’Etat-Major des armées, aura 58 ans à la fin du mois. Marié, père de trois enfants, il dispose sans doute d’un des plus beaux CV de l’armée française. Saint-Cyrien, ancien élève de l’École d’infanterie de Montpellier, affecté au très prestigieux 2e régiment étranger de parachutistes. Il a participé à de nombreuses opérations extérieures, notamment en Irak, en Afghanistan, dans l’ex-Yougoslavie, au Tchad, au Gabon, ou encore en Côte d’Ivoire.
Ce légionnaire, qui a connu Djibouti et la Guyane, a été nommé chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre en 2019, puis CEMA il y a tout juste un an. Bref, un pur produit de la méritocratie militaire. Et tous ceux qui l’ont côtoyé, à Saint-Cyr comme sur le terrain, louent sa droiture, sa proximité avec ses hommes, mais plus encore la justesse de sa vision des conflits futurs.
C’est lui qui a popularisé le fameux concept de "guerre de haute intensité". Selon lui, les guerres futures allaient opposer des Etats-puissances. Le contraire, donc, de ce qu’on a appelé les guerres asymétriques. Ces guerres futures seraient donc plus longues, plus intenses, plus conventionnelles, plus consommatrices en hommes et en matériel. Et donc plus chères.
Très bon communicant
Beaucoup pensaient d’ailleurs que cette idée avait d’abord pour vertu d’inciter le pouvoir politique à augmenter toujours plus le budget des armées. Seulement voilà, la guerre en Ukraine, l’agression ultra-violente de la Russie qui déploie des milliers de chars et de pièces d’artillerie et des dizaines de milliers d’hommes, lui a donné raison plus vite que lui-même ne l’imaginait. Doublement raison d’ailleurs, car, si l’on en croit les dernières déclarations du Kremlin, cette guerre de haute intensité risque d’être très longue.
On dit aussi de lui qu’il est un bon communicant, d’abord avec ses hommes, auxquels il ne s’adresse qu’en tenue de combat. Et puis avec les responsables politiques, qui lui prêtent une oreille attentive.
Et puis enfin, avec les médias. En effet, il est capable par exemple, en novembre 2019, d’écrire une lettre ouverte au patron de Charlie Hebdo pour déplorer des dessins satiriques ironisant sur la mort de 13 soldats français au Mali. Pas plus tard que ce mercredi matin, il publiait une tribune dans Le Figaro pour rappeler aux Français, à l’occasion du défilé du 14-Juillet, le lien essentiel entre l’armée et la Nation.