"Dupin quotidien": comment demander des congés illimités à son patron?

Et si votre employeur vous proposait des congés illimités? Autant de vacances ou des jours de repos que vous le souhaitez, à prendre quand vous voulez... Ca fait un peu rêver, et ça commence à arriver en France.
Si les Français restent encore méfiants vis-à-vis de ce modèle qui offre à l'employé autant de vacances qu'il le souhaite, ce système semble attirer de plus en plus l'attention des employeurs. Selon une étude menée par le site de recherche d'emploi Joblift, les offres proposant des congés illimités ont en effet augmenté de 60% sur les douze derniers mois. Il existe encore 50 fois plus d'offres de congés illimités aux Etats-Unis qu'en France.
Avec une offre sur 100.000 emplois, selon l'étude menée par Joblift, la France reste toutefois loin derrière l'Allemagne (2 sur 100.000), les Pays-Bas (9 sur 100.000), le Royaume-Uni (26 sur 100.000) et surtout les États-Unis (56 sur 100.000).
Il s'agit surtout d'un impact psychologique plus que réel, puisque le système de protection sociale français est l'un des plus généreux en termes de congés payés légaux - cinq semaines obligatoires avec des RTT en plus, contre zéro outre-Atlantique.
Ce sont les start-up qui expérimentent le plus ce concept
Certaines entreprises françaises, comme Kwaga ou encore la succursale hexagonale de l'entreprise américaine Indeed s'y sont mises. En France, les postes les plus concernés sont ceux de développeur (53%), de commercial (16%) et d'ingénieur (8%), d'après Joblift. Et c'est dans les start-up que les offres sont les plus nombreuses (57% des offres étudiées). Et l'entreprise y trouve son compte: l'idée est avant tout de favoriser une meilleure répartition du temps de travail du salarié. Les personnes ont leurs congés classiques, et s'ils ont besoin de jours supplémentaires, ils peuvent les prendre, variable d'une année sur l'autre et d'une personne sur l'autre, tout le monde joue le jeu par rapport à ses besoins.
Pourtant, selon les premiers retours, les salariés ne prennent pas des vacances à tort ou à travers: dans les Vosges, une entreprise l'a ainsi proposé. Autonomie, confiance... mais réticence: après une réunion, les salariés ont souhaité ne faire bénéficier des congés illimités qu'après deux ans d'ancienneté.
Est-ce que c'est légal?
En France, une entreprise qui choisit cette nouvelle organisation du travail est théoriquement dans l’illégalité puisque le minimum légal est fixé par le Code du travail et l’augmentation du nombre de jours de congés se décide par convention collective.
Il faudrait vérifier que les salariés prennent au moins les 5 semaines auxquelles ils ont droit, sans compter les RTT. Un salarié sur le départ pourrait arguer du fait qu'il a eu moins de jours de vacances que ses collègues et ainsi saisir le Conseil de prud'hommes.