"C'est désolant": l’Éducation nationale lui refuse une police d’écriture adaptée pour le bac

Des élèves d’un lycée d’Eure-et-Loire ont écrit à “RMC s’engage avec vous”. Ils sont en colère: l’Éducation nationale refuse d’adapter les épreuves du bac au handicap d’un de leur camarade. Nolan, 17 ans, est déficient visuel. La seule police d’écriture qu’il arrive à lire, c’est le Verdana, gras, taille 26. Et le rectorat refuse de l’utiliser pour ses examens.
“C’est une véritable source de stress pour moi. C’est horrible de se dire que, son bac, on va peut-être pas pouvoir bien le passer juste parce qu’on est handicapé. Alors que ça serait possible de la passer correctement”, témoigne Nolan.
Seule alternative proposée: la police Arial 24, deux fois plus petite. Alors, pourquoi l’Éducation nationale refuse-t-elle de l’aider? Un argument massue: ça ferait "trop de documents à imprimer". De quoi faire bondir Nolan et ses camarades. Il y a une semaine, une centaine d’entre eux ont manifesté devant leur établissement.
“C’est un élève brillant qui mérite de pouvoir passer son bac comme tous les autres élèves”, estime une jeune fille.
“C’est un peu désolant de voir qu’on doit faire tout ça pour un droit fondamental”, poursuit un autre lycéen. Nolan a 17 de moyenne générale, vise la mention très bien et voudrait juste passer son bac en toute autonomie. Il a alerté le rectorat, le ministère, la défenseure des droits, les associations... Depuis un an, rien ne bouge.
Dérogation accordée
L’année dernière, près de 1.800 élèves comme lui ont demandé un sujet adapté pour les épreuves du bac. Les seuls caractères proposés à ce jour sont l’Arial 16, 20 ou 24 depuis cette année. Le ministère explique que les dérogations pour d’autres polices d’écritures seraient trop compliquées à gérer.
RMC a insisté, lourdement. En rappelant notamment au ministère son devoir d’inclusion de tous les élèves. En sollicitant aussi le Premier ministre, ex-ministre de l’Éducation nationale. Et nous avons été entendus.
Dimanche 12 mai, la mère de Nolan a reçu un coup de fil du cabinet de Nicole Belloubet et c’est officiel: dérogation accordée, il pourra lire. Première épreuve le 18 juin prochain, dans un peu plus d’un mois.