"Droit à la déconnexion" de Pronote et des ENT: "Le matin, on est fatigué pour aller en cours"

Un droit à la déconnexion pour les élèves. La ministre de l'Éducation Elisabeth Borne en a fait la demande, mardi. Concrètement, elle souhaite qu'entre 20 heures et 7 heures, aussi bien la semaine que le week-end, les mises à jours des espaces numériques de travail soient gelées.
Dans le collège d'Eric, élève de 3e, certains professeurs ont pris l'habitude de poster des devoirs en ligne à la dernière minute: "C'est après 20 heures, c'est des exercices en général. Je ne regarde pas parce qu'après 20 heures, je ne suis pas forcément sur Pronote."
"C'est énervant et c'est chiant surtout", se désole Eric.
Margaux, Maya et Clara, toutes élèves de 4e, sont dans le même cas. Une fois le dîner passé, elles ont souvent le droit à la même surprise. "D'un coup, il y a des devoirs", raconte la première. Cette annonce tardive "reporte l'heure de sommeil", ce qui "n'est pas très agréable", regrette Maya. Résultat, "le matin, on est fatigué pour aller en cours", confie Clara.
Des avancées dès la rentrée prochaine
Cette peur de rater des informations génère du stress, mais également une dépendance numérique chez les élèves. En accordant une pause aux élèves, la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne souhaite atténuer cette dépendance. "Je crois qu'il y a un consensus sur la nécessité de la pause numérique et je pense qu'il n'y aurait plus de prétexte à aller se connecter tardivement", se félicite Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat des personnels de direction.
"Tout le monde saurait qu'au-delà d'une certaine heure, on a la garantie qu'aucune nouvelle information ne serait disponible", ajoute-t-il.
La ministe de l'Éducation dit vouloir avancer sur le sujet dès la prochaine rentrée. Elisabeth Borne a évoqué cette proposition à l'occasion de l'opération "Dix jours sans écrans". Cette initiative annuelle vise à sensibiliser les enfants et leurs familles à l'usage raisonné des écrans.