Grève dans la fonction publique: forte mobilisation chez les profs, "il y a du ras-le-bol"

Des dizaines de mobilisations sont prévues ce jeudi partout en France, alors que le gouvernement est en sursis. Les agents de la fonction publique se mobilisent dans les hôpitaux, municipalités, mais aussi les contrôleurs aériens et les professeurs.
Une journée de mobilisation lancée après l'annonce fin octobre d'un plan de lutte contre l'"absentéisme" des fonctionnaires. Trois mesures cristallisent la colère: le passage d'un à trois jours de carence pour les fonctionnaires malades, la réduction de 100% à 90% de la rémunération en cas d'arrêt-maladie, et la non-reconduction du versement d'une prime en soutien au pouvoir d'achat. Une grève qui s'annonce très suivie dans les écoles. 65% de professeurs absents ce jeudi dans le premier degré par exemple selon le FSU-SNUIPP.
Françoise a coché la date sur son calendrier, sans aucune hésitation. “Jeudi, je suis en grève. Il y a du ras-le-bol”, indique-t-elle. Elle est professeure en école primaire depuis plus de 25 ans. Aujourd'hui, elle se dit "fatiguée", "frustrée" et “méprisée". Le coup de grâce est venu du gouvernement et de son projet de loi de finances.
“Les trois jours de carence, ça en dit long. Une journée de grève, c’est une journée qui est non-payée, mais je serai dans la rue. Je parle de moi, mais nous dans les écoles, on a les Atsem, on a les femmes de ménage, on a les cantinières…”.
Une mobilisation durable?
Les écoles ne seront pas les seules à fermer leurs portes. À Strasbourg, par exemple, les cantines seront fermées.
Et malheureusement, regrette Géraldine Delaye, secrétaire départementale FSU 67, les parents devront obligatoirement venir chercher leurs enfants entre midi et deux. “Ceci étant, ils peuvent comprendre. On veut défendre la Sécurité sociale”, souffle-t-elle. Mais certains s'interrogent, à quoi bon ?
“Le gouvernement Barnier devrait s’arrêter donc on manifeste contre qui? Nous voulons faire grève parce qu’il faut marquer l’avenir de notre désaccord avec la politique actuelle”, pointe Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directrices et directeurs d'écoles.
Les intersyndicales devraient se réunir dès jeudi soir pour décider des suites à donner à la mobilisation.