"Ils sifflent et on sort": en Normandie, un village distribue des kits de sécurité pour protéger les élèves

À Saint-Vigor-d'Ymonville, en Seine-Maritime, la mairie a distribué un kit de sécurité aux 85 collégiens et lycéens qui habitent dans le village. Une initiative prise après que deux collégiennes auraient été suivies, à la sortie du bus scolaire, à quelques jours d'intervalle, par deux individus habillés en noir, qui ont frappé aux carreaux de leur maison. Les faits se sont produits fin décembre. Inquiète, l'équipe municipale a décidé d'équiper tous les jeunes de la commune d'un sifflet et d'une lampe torche pour rassurer enfants et parents.
Dans leur sac de cours, ou dans leur poche, les collégiens et lycéens du village ont donc désormais tous un kit, comme Pierrick, 11 ans.
“On a une lampe torche comme ça si par exemple il y a un agresseur, on peut l’éblouir. Et puis on a un sifflet, mais pas comme un sifflet de foot. Celui-ci est orange comme sur les gilets de sauvetage”, décrit cet ado.
Un dispositif pérennisé?
Et si les habitants entendent ce son, cela veut dire qu'un enfant se sent en danger. Ils ont alors pour consigne de sortir de chez eux pour lui venir en aide. Un dispositif qui rassure les enfants, mais aussi les parents. "Le téléphone, le temps qu’ils le sortent, qu’ils le déverrouillent, qu’ils composent un numéro, ça prend du temps. Là, ils sifflent, on l’entend, on sort", indique Priscillia, mère de trois enfants.
“On est à Saint-Vigor-d'Ymonville, on est tranquille. Mais il y a eu des petites choses pas vraiment rassurantes donc toutes les initiatives pour lutter contre ça sont bonnes à prendre”, juge Sébastien, père de trois enfants.
Mais la maire du village, Sandrine Lemoine, ne veut pas que les habitants se laissent envahir par la peur.
“Je ne veux pas qu’on entre dans une psychose où on empêche aux enfants de jouer dehors. Mes enfants jouent à vélo dans la commune, ils se baladent, c’est le monde rural”, indique-t-elle.
La maire assure aussi que les enfants et les parents ont signé une charte. "Si un ado s'amuse avec le sifflet, je reprends le sifflet", explique-t-elle sur RMC. Pour le moment, aucun coup de sifflet n'a été entendu, mais la mairie n'exclut pas de pérenniser le dispositif.