"Pendant deux mois, on n'a pas eu de prof": inquiétude sur le nombre de professeurs de français

La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne est face à plusieurs dossiers brûlants, dont celui de la pénurie d'enseignants. Et particulièrement de professeurs de français. Les exigences liées à la réforme du collège, notamment les groupes de besoin, ont aggravé une situation tendue en lettres. Selon un chiffre du Monde, depuis début 2025, 10% des collèges et lycées publics manquent d'au moins un professeur dans cette matière.
Avec des conséquences importantes pour les élèves. Comme dans le lycée Blaise Pascal de Charbonnières-les-Bains, dans la Métropole de Lyon. Pas mal de trous dans l’emploi du temps de certains élèves de première, en filière STMG. Et pour cause, les cours de français se font rares.
“Au début de l’année, on a eu notre prof pendant un mois et demi. Puis pendant deux mois, on n'a pas eu de prof. Ils nous ont mis une remplaçante et puis elle est partie au bout d’un mois”, indique Soren, l’un de ces élèves.
Une situation d’autant plus problématique que ces lycéens passent leur bac de Français en juin prochain. De quoi susciter de l’inquiétude. “Là, ça commence à être compliqué parce qu’on a fait que trois textes sur douze”, déplore un élève.
Un nombre de professeurs de français qui se réduit
Face à ces manques, des parents d’élèves se sont mobilisés pour trouver eux-mêmes un remplaçant. Comme Stéphanie Marion. “J’ai mis des annonces un petit peu partout sur les réseaux sociaux pour essayer de trouver quelqu’un qui donne des cours de français à nos enfants”, appuie-t-elle.
Selon l’académie de Lyon, le contingent de professeurs de français est très réduit. Une pénurie accentuée par les nouveaux groupes de besoin mis en place à la rentrée, selon Philippe Grand, proviseur et membre du Syndicat des Personnels de Direction de l'Éducation Nationale.
“Ces groupes de besoin, il faut bien y mettre un professeur en face. Quand vous avez quatre classes de sixième et que vous faîtes cinq groupes au bout d’un moment, il va bien falloir un cinquième professeur. La difficulté se pose de plus en plus là”, assure-t-il.
Le syndicat qui demande à la ministre de l’Éducation d’agir au plus vite pour pallier ces manquements.