"J'en veux à l'État": un mois après le séisme dans l'ouest, cette famille vit dans une caravane

Un mois après le séisme qui s'est produit dans l'ouest de la France, 108 familles sont toujours sans solution de logement. Pourtant, au lendemain du séisme, Elisabeth Borne, la Première ministre, avait affirmé que l'État allait "s'assurer que tout le monde ait accès à un relogement".
"On se sent oubliés, j'en veux énormément à l'État de nous avoir promis des choses, qu'on allait être relogés, qu'on allait nous aider financièrement, et on n'a rien", dit Kelly, mère de deux enfants, en colère.
Sa famille vivait dans une maison de 120m² depuis 17 ans à Cram-Chaban (Charente-Maritime). Désormais, elle occupe une caravane pas plus grande que 3m², dans le jardin d'une amie. La maison, construite sur l'épicentre du séisme, ne sera pas habitable avant deux ans.
L'argent du permis de conduire part dans la caravane
La plus grande des deux filles, âgée de 18 ans, vit dans une tente. Et l'argent qui était prévu pour qu'elle puisse passer son permis a été utilisé, sans autre choix, pour acheter la caravane.
"On a dû l'acheter en urgence parce qu'on ne pouvait pas faire autrement. Sinon, on était totalement dehors", déplore Kelly.
Le maire aide autant qu'il le peut et est d'un soutien précieux, explique Kelly. Malheureusement, les loyers des logements qu'il propose sont trop élevés et peu sont disponibles.
Et dans la caravane, la chaleur est insoutenable. "Il fait trop chaud", souligne l'une des deux filles de Kelly. Une situation très difficile à vivre physiquement mais aussi psychologiquement pour cette maire de famille.
"L'impression d'être de mauvais parents"
"On se sent impuissant, on a l'impression d'être de mauvais parents. On se dit qu'on a tout perdu en quelques secondes", ajoute Kelly, démunie.
Pour conseiller les sinistrés dans leurs démarches, avec les banques ou avec les assurances, des permanences sont régulièrement assurées dans cette commune.
"On veut se reconstruire et mettre nos enfants à l'abri le plus rapidement possible pour qu'ils reprennent leur vie d'enfant et que ça aille, et de toute façon, il n'y a pas le choix", souligne Yoann, sinistré.
Mi-septembre, une quinzaine de mobil-homes seront installés pour loger les familles toujours sans toit à Cram-Chaban et à La Laigne.