Manque de volontaires chez les sapeurs-pompiers: "Je ne sais pas combien de temps ça va durer"

Alors que les premières grosses chaleurs se font ressentir, les premières opérations de prévention débutent pour les sapeurs pompiers, dont les effectifs reposent essentiellement sur les volontaires, 80% d'entre eux. Ils prennent en charge 67% des interventions. Et dans certains départements il en manque cruellement. Alors en vue d’une nouvelle saison qui s’annonce encore plus à risque, particulièrement dans le sud de la France.
Dans la caserne d'Ensuès la Redonne, près de Marseille, la remise est l'endroit où sont stationnés les 17 véhicules de la caserne grâce auxquels l’équipe a réalisé plus de 2 500 interventions l’année dernière.
Ce vendredi, le mistral souffle. Un premier camion part. Direction les bords de route pour guetter un possible départ d’incendie. La prévention sur le terrain, mais aussi auprès du grand public, a été renforcé cette année.
"La démarche de lutte contre les feux d'espaces naturels vise à une première étape de sensibilisation et d'information de la population", exlique le lieutenant Stéphane Rodiere, sapeur-pompier volontaire depuis 1987.
"On peut penser, au premier abord, que l'origine peut être criminelle, mais ça ne représente que très peu de cas. Souvent, c'est malencontreusement accidentel. On va analyser l'ensemble des causes qui va permettre aussi d'ajuster la partie prévention. Ça concerne tous les citoyens", ajoute-il.
Dans cette caserne, quasiment tous les pompiers sont volontaires. Si en France on estime qu’il en manque 50 000 pour assurer le bon fonctionnement des secours, ici, l’envie de s’engager ne tarit pas au fil des années.
"L'engagement est stable mais il ne faut pas relâcher. L'aspect communication et notamment la journée nationale des sapeurs-pompiers est un moment fort", confie-t-il.
Des difficultés à garder les volontaires
Communiquer pour attirrer et maintenir ces effectifs. Voilà 23 ans qu'Olivier, commandant adjoint et sapeur-pompier dans le département. Si les volontaires ne manquent pas, il observe tout de même un changement dans les mentalités.
"On n'a pas trop de mal à les recruter, mais on a de plus en plus de mal à les garder. C'est une activité qu'ils ont trouvée et si ça ne leur convient pas, ils restent pas. L eproblème, c'est que l'on met du temps à les former, c'est de l'argent et de l'investissement. Le volontariat, comme il est à l'heure actuelle, je ne sais pas combien de temps il va continuer", détaille Olivier.
Alors aujourd’hui la mission c’est de fidéliser ceux qui s’engagent. Ce qu’Olivier et Stéphane espèrent faire dès cet été, avec les nouvelles recrues venues prêter main forte pour l’été.