"Les oubliés de l’A47": le mur antibruit se fait attendre pour les riverains de l'autoroute
Ils sont à bout. Les riverains de l'A47 subissent chaque jour le passage de 80.000 véhicules sur cet axe entre Lyon et Saint-Etienne. Le bruit, incessant, commence tôt le matin et se prolonge jusqu'à très tard le soir. Les habitants de deux communes, Rive-de-Gier et Saint-Joseph, dans la Loire, se battent donc depuis des mois pour faire construire un mur antibruit pour limiter l'impact alors que leurs domiciles se trouvent à quelques mètres de la route.
"On a du bruit le matin, le midi, l'après-midi, le soir. On ne s'entend plus et on a juste une petite barrière, on a toujours peur qu'une voiture ou qu'un camion tombe sur nos maisons", confiait à RMC en janvier dernier René-Paul Leynaud, le président de l’association "Les oubliés de l’A47" qui habite à une vingtaine de mètres de l’autoroute.
"Tant qu'il n'y a pas d'accident grave, personne ne bougera"
À l'époque, contactée par RMC, la préfecture s’était montrée assez timide mais avait assuré que la demande d’un mur anti-bruit était "cohérente avec les objectifs de l'Etat" et qu’elle allait étudier tout ça. La Région Auvergne-Rhône-Alpes, elle, s'était dite prête à financer une partie du mur à la demande des riverains, mais seulement si l'Etat payait pour le reste…
Sauf que depuis janvier et le premier reportage de RMC, rien... Le dossier est à l’arrêt. René-Paul se sent toujours abandonné: "On passe sur l'autoroute et on ne voit pas les problèmes quotidiens des habitants. Tant qu'il n'y a pas d'accident grave, personne ne bougera", déplore-t-il.
Le soutien du député local
Les riverains peuvent en tout cas compter sur un nouveau soutien. Pendant les législatives, un candidat a promis que s’il était élu, il agirait pour faire construire ce mur. C’est Emmanuel Mandon, du Modem. Et justement, il a remporté son élection et a rencontré les associations, promettant de faire de son mieux.
"Voyant ces difficultés, je suis revenu vers eux en leur promettant de faire le maximum au cours de ce mandat, de peser en appuyant les requêtes faites et connues des pouvoirs publics. On ne peut pas tourner la tête et se désintéresser de cette affaire", assure-t-il.
De son côté, la préfecture a assuré à RMC avoir tenu une réunion au début du mois avec le maire de Rive-de-Gier. Les services de l'État analysent la "faisabilité technique" d’un mur antibruit. Ils étudient notamment la stabilité des sols ou encore l’impact des potentiels travaux sur la circulation. Les résultats sont attendus pour l’automne.