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Loi immigration: "Nous sommes face à une bombe à retardement sur le plan de la santé publique", explique Adrien Gantois, sage-femme en Seine-Saint-Denis

Une soignante examine un enfant à l'entrée des urgences pédiatriques de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, le 3 novembre 2022 en Gironde

Une soignante examine un enfant à l'entrée des urgences pédiatriques de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, le 3 novembre 2022 en Gironde - Philippe LOPEZ © 2019 AFP

Dans une tribune transmise ce samedi à l’AFP, les professionnels de Santé s’inquiètent des "conséquences sanitaires et sociales dramatiques" de la loi adoptée mardi au Parlement qui "remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste".

Plus de 5.000 professionnels de santé et une cinquantaine d’organisations de soignants s'alarment. Dans une tribune publiée samedi, des "conséquences sanitaires et sociales dramatiques" de la loi sur l'immigration.

Ils appellent Emmanuel Macron à "retirer cette loi mortifère pour la santé publique".

Invité du 7h40 sur RMC, Adrien Gantois, sage-femme en Seine-Saint-Denis, fait partie des signataires. Il témoigne des conséquences dévastatrices de la loi immigration sur les populations les plus vulnérables notamment en Seine-Saint-Denis.

Les soignants face à "une bombe à retardement"

"En Seine Saint Denis, on est face à une crise de l'hébergement, on a des hôtels du SAMU social qui sont fermés à cause des JO, avec la loi immigration on est très craintif de la façon dont les choses vont se passer", explique sur RMC Adrien Gantois.
"Nous sommes face à une bombe à retardement sur le plan santé publique", explique Adrien Gantois, sage-femme en Seine-Saint-Denis et signataire d'une tribune qui appelle à ne pas promulguer la loi immigration.
L'invité du jour : Adrien Gantois - 24/12
L'invité du jour : Adrien Gantois - 24/12
9:58

"Une loi mortifère pour la santé publique"

"Nous avons besoin de trouver des solutions notamment des hébergements d'urgence", explique Adrien Gantois, sage-femme en Seine-Saint-Denis et signataire d'une tribune qui appelle à ne pas promulguer la loi immigration.

Parmi les signataires figurent la secrétaire générale de l’Union syndicale des médecins de centre de santé Julie Chastang, la représentante de la société française de pédiatrie Christèle Gras-Le Guen ou encore le psychiatre et secrétaire national du PS Antoine Pélissolo, ainsi que des organisations professionnelles et des associations.

Selon les soignants, la loi aura des conséquences sur la santé des "plus vulnérables, les enfants", redoutant une "dégradation intolérable de la mortalité infantile", qui s’est déjà accrue depuis dix ans en France du fait "des inégalités sociales notamment".

Ce texte "est contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant", continuent les signataires, citant la limitation du regroupement familial, la complication des démarches administratives nécessaires pour les mineurs isolés ou la limitation des hébergements d’urgence.

Pour eux, la loi sur l’immigration adoptée mardi au forceps par le Parlement "remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste".

Les soignants rappellent enfin que "25 % des médecins exerçant à l’hôpital aujourd’hui sont des ‘‘praticiens à diplôme hors Union européenne’’ (PADHUE)" et s’interrogent : "Comment concevoir humainement que l’on attire en France des médecins, au détriment de leurs pays d’origine, tout en refusant de soigner les malades de ces mêmes pays ?".

À la Mi-novembre, quelque 3.500 médecins promettaient déjà de désobéir si l’Aide médicale d’état (AME) venait à disparaître, s’engagent s’il le fallait à continuer de soigner gratuitement.

Cindy Nunes