Ludovic Pommeret, 50 ans, enchaîne trois ultra-trails mythiques en trois mois

À 50 ans, le Savoyard réalise un exploit inédit dans le monde de l’ultra-trail. Il a 50 ans, une énergie débordante… et un goût certain pour la folie. Ludovic Pommeret, coureur savoyard, vient de boucler trois ultra-trails mythiques en trois mois: la Hardrock 100 dans le Colorado, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) et la Diagonale des Fous à La Réunion. Trois courses extrêmes, toutes de plus de 160 kilomètres et 10.000 mètres de dénivelé positif.
Un défi hors du commun pour ce coureur qui semble défier le temps. “Je ne sais plus s’il s’appelle Ludovic Pommeret ou Benjamin Button”, sourit la chroniqueuse Virginie Phulpin sur RMC. “Plus il enchaîne les défis impossibles, plus il rajeunit.”
Un athlète à contre-courant
Dans un sport où la précision et la rigueur sont devenues des règles d’or, Ludovic Pommeret cultive l’improvisation. Pas de montre connectée, pas de capteur cardiaque, ni de régime strict. “Il saute des repas, mange des bonbons ou enchaîne raclette et tartiflette”, raconte un proche. “Mais comme il dit avec humour, ça va, parce qu’il se dépense pas mal quand même.” Là où la plupart des ultra-trailers mesurent chaque donnée, lui préfère le feeling et la liberté. Une philosophie qui le distingue dans un milieu de plus en plus scientifique.
De l’ingénierie au sport professionnel à 50 ans
Avant de devenir athlète professionnel, à 50 ans seulement, fait rare, Ludovic Pommeret a eu plusieurs vies. Il a d’abord travaillé comme ingénieur en Suisse, avant de se tourner vers le bâtiment et l’immobilier. Son objectif: prendre sa retraite à 50 ans pour se consacrer à sa passion du trail.
Mais même loin des sentiers de montagne, il ne tient pas en place: il retape des maisons, refait des charpentes ou aide ses filles dans leurs projets immobiliers. Un hyperactif assumé.
Dix ans au plus haut niveau
Ludovic Pommeret n’est pas un nouveau venu. Son premier exploit remonte à 2015, lors de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Ce jour-là, après 60 kilomètres, il s’effondre. Nausées, vomissements, tout semble perdu. Son entourage lui conseille d’abandonner. Mais il continue. Et, contre toute attente, il remonte tous ses concurrents pour s’imposer en 22 heures.
Depuis, il n’a jamais cessé. Même quand la fatigue ou l’âge auraient pu l’inciter à tourner la page. “À 42 ou 43 ans, il a songé à arrêter. Mais évidemment, il a fait le contraire”, résume Virginie Phulpin.
Un modèle d’endurance et de passion
Dix ans après ses débuts au sommet, Ludovic Pommeret reste l’un des grands noms de l’ultra-trail mondial. Toujours passionné, toujours déterminé, il incarne cette idée simple : la performance n’a pas d’âge. Tant qu’il aura envie, il continuera. Et visiblement, l’envie, chez Ludovic Pommeret, n’a pas de ligne d’arrivée.