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Michaël Jeremiasz: "La révolution après les Jeux Paralympiques n'a pas eu lieu, c'est une trahison"

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"Incompétence ou mépris de classe": le champion Michaël Jeremiasz ne mache pas ses mots envers les pouvoirs publics, dénoncant, un an après, l'absence totale d'héritage des Jeux Paralympiques. "Un échec et une trahison politique", fulmine sur RMC l'ancien joueur de tennis-fauteuil.

Un an après la "claque" paralympique vantée par Tony Estanguet, l’ancien champion de tennis-fauteuil Michaël Jeremiasz ne cache pas sa colère ce samedi sur RMC. "Non, la révolution n’a pas eu lieu. Ces promesses, Estanguet ne pouvait pas les tenir, car il n’est pas ministre. Ce sont aux pouvoirs publics d’agir. Or, rien n’a changé : la situation des personnes handicapées est la même qu’il y a un an, et quasiment la même qu’il y a 5, 10 ou 20 ans", fulmine-t-il.

Baisse du budget des Sports

Ce dernier regrette l'écart entre la ferveur au moment des Jeux paralympiques et la réalité politique. "Ça a été des Jeux révolutionnaires en termes de mobilisation et de spectacle, mais aucun engagement derrière. C’est un échec, et plus que cela : une trahison politique", assène Michaël Jeremiasz

La publication du rapport sur les plafonds de dépenses du projet de loi de finances 2026 a confirmé une baisse de 17,65 % des crédits du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative par rapport à cette année. Soit la confirmation d’une cure d’austérité.

"On est toujours la minorité la plus discriminée en France", s'émeut Michaël Jeremiasz

Déjà en juillet, les comités olympiques et paralympiques s’étaient alarmés : "Le sport est une politique publique de première nécessité. (…) Mais le sport ne peut pas être traité avec autant de mépris. Depuis le début de l'année, près de 300 millions d'euros ont déjà été rendus par le secteur, soit l'équivalent de la moitié de ses crédits budgétaires. Aucun autre domaine n'a subi une telle ponction", dénonçaient-ils dans un communiqué.

"Incompétence ou mépris de classe"

Un paradoxe total, juge Jeremiasz : "Les Jeux, je croyais que ça allait transformer la place des personnes handicapées dans la société. Ce n’est pas le cas. On est toujours la minorité la plus discriminée en France. L’avancée, ce sera le jour où on sera enfin des citoyens de plein droit, à part entière."

L’ancien champion liste les obstacles du quotidien : logement, emploi, santé, vie intime. "En 2025, c’est encore un parcours du combattant. Quand des responsables politiques vous promettent les yeux dans les yeux que tout va changer, et qu’un an après on baisse le budget du sport de 17,5 %, j’appelle ça de l’incompétence ou du mépris de classe."

L'invité du jour : Michael Jeremiah - 30/08
L'invité du jour : Michael Jeremiah - 30/08
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"Handi-washing"

La colère dépasse le seul sport. "Ce n’est pas l’augmentation du budget de l’armée qui va nous donner envie de vivre ensemble ! On dit qu’on nous valorise, qu’on nous célèbre, et derrière on nous abandonne. Il y a eu de l’handi-washing : on a exploité beaucoup d’athlètes paralympiques le temps d’un été, et puis plus rien."

LM