Panneaux retournés: les agriculteurs dénoncent le manque de soutien du gouvernement

Avec pour slogan "On marche sur la tête" des syndicats d'agriculteurs (Jeunes Agriculteurs et FNSEA) retournent des panneaux de noms de communes pour montrer leur mécontentement sur une multitude de sujets touchant leur secteur. Ils appellent le gouvernement français à réagir et continueront leur mouvement.
Les premiers panneaux ont été découverts dans le Tarn et la Lozère. Puis on en retrouve un peu partout ailleurs : Eure-et-Loir, Lot-et-Garonne, Nièvre, Dordogne, Corrèze, Charente-Maritime, Loiret, Corrèze, Nord-Pas-de-Calais, dans le Rhône, dans la région de Valenciennes.
D'autres communes les ont laissées à l'envers, comme Mussidan, en Dordogne, où le maire déclare que "s'ils veulent le laisser comme ça pendant 15 jours, moi je n'y vois aucun inconvénient". "On a besoin d'eux, on vit et on mange grâce à leur travail", souligne-t-il aussi.
L'objectif est d'inverser les panneaux des villages pour dénoncer la déconnexion grandissante du gouvernement avec la réalité agricole et dénoncer la surenchère normative.
L'appel au ministère de l'Agriculture
Christopher Régis, agriculteur céréalier et semencier, président des JA du Tarn dévoile les raisons de la colère des agriculteurs.
"L'agriculture est en train de s'effondrer, on nous demande tout et son contraire" témoigne Christopher Régis sur RMC.
"Le ministre de l'Agriculture on ne sait pas s'il est en France ou en vacances, la colère monte partout en France, on ne s'arrêtera pas tant qu'on n'aura pas de réponse du ministre" affirme Christopher Régis dans la Matinale sur RMC.
De nombreuses revendications des agriculteurs
Parmi les sources de mécontentement partagées sur Facebook par la FNSEA, qui soutient la mobilisation : les jachères imposées qui "menacent" la sécurité alimentaire, le manque d'avancées sur le projet de loi d'orientation et d'avenir agricoles, les "accords commerciaux qui importent des produits ne respectant pas nos normes et déstabilisant nos marchés", un "trop-plein normatif".
Ils demandent une pause normative pour arrêter la superposition de normes et réglementations qui sont très lourdes de conséquences sur les exploitations. Et aussi une cohérence entre les politiques françaises et européennes.
Concrètement, les agriculteurs verront la fiscalité sur le GNR augmenter de 2,85 centimes par litre de carburant en 2024, et l'intégralité des revenus fiscaux liés à cette augmentation de la fiscalité sur le GNR ira à l'accompagnement des agriculteurs et à la mise en place d'une filière de biocarburant.
En Eure-et-Loir, la FNSEA s’indigne aussi contre le règlement européen usage durable des pesticides (SUR) qui pourrait concerner 150 000 hectares, dont 70 000 autour d’une zone Natura 2000 dans le sud du département.
Selon les agriculteurs, cette situation précaire tant à dissuader les jeunes de se lancer dans les métiers de l'agriculture.