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Précarité étudiante: le nombre de bénéficiaires de paniers repas a doublé entre 2023 et 2024

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La banque alimentaire Linkee, dédiée aux étudiants, a vu son nombre de bénéficiaires doubler depuis l'an dernier. Un jeune sur deux se prive même, chaque jour, d'un repas. Et c'est l'été que leur situation est la plus critique.

À quelques semaines de la rentrée, les étudiants sont toujours aussi nombreux à ne pas s’en sortir. Selon l’association d’entraide étudiantes Linkee, qui propose des paniers repas, le nombre de bénéficiaires a doublé entre 2023 et 2024. Parmi les bénéficiaires, un sur deux se prive d'un repas.

A Bordeaux, les associations de distribution de panier repas ne prennent pas de vacances, pour le plus grand soulagement de Maia, étudiante.

“Quand j’ai vu ça, j’étais vraiment rassuré. Vraiment, c’est bien et il faut continuer parce qu’il y a certains étudiants qui travaillent. Avant, je sautais des repas parce que je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas me le permettre”, assure-t-elle.

D’autant que l’été, les étudiants n’ont pas autant d’aides que pendant la période scolaire, c’est le cas de Fanny. “Au mois de juillet et août, ne pas avoir la bourse, ça impacte beaucoup. C’est compliqué de se dire que rien que pour manger en fait, on est obligé d’avoir des aides alors que manger, c’est la base quoi”, indique-t-elle.

Un nombre croissant de bénéficiaires

Et des étudiants dans le besoin, il y en a de plus en plus. Près de deux fois plus à Bordeaux entre juillet 2023 et juillet 2024 selon l’association Linkee. C’est la première fois que Sam vient. Pour lui, c’est à cause de l'inflation. “Les courses, c’est vraiment beaucoup trop cher. Ça va m’éviter d’acheter des légumes sûrement”, indique-t-il.

Alors pour Cynthia Guillet, présidente de l’association Linkee, il faut s’adapter à ce nombre croissant de bénéficiaires.

“On collecte énormément. On regarde aussi où est-ce qu’on peut prospecter aux alentours. Est-ce qu’on peut aller un peu plus loin, on essaye aussi de voir si on peut s’adapter, avec quel matériel”, explique-t-elle.

L’association s’inquiète de voir le nombre de bénéficiaires exploser à nouveau à la rentrée.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours