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Augmentation de la consommation de cocaïne: "Pouvoir tenir au travail", explique une consommatrice

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La consommation de cocaïne a fortement augmenté ces dernières années, selon une enquête publiée mercredi par l'OFDT. Les Français sont de plus en plus nombreux à en consommer au travail et au quotidien. Une consommatrice régulière de cocaïne confie à RMC en consommer pour "pouvoir tenir au travail".

Une étude inédite, publiée mercredi par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictivies (OFDT), a dressé le portrait des Français accros aux drogues. Selon cette dernière, leur consommation est en nette augmentation, surtout en ce qui concerne la cocaïne.

En 2023, près d’un adulte sur dix (9,4 %) avait consommé au moins une fois de la cocaïne au cours de sa vie, contre 5,6 % en 2017 (la plus forte hausse en nombre de points (+ 3,8) mesurée parmi toutes celles des substances illicites autres que le cannabis).

Mais désormais, la cocaïne n'est plus uniquement récréative, certains en prennent aussi au travail pour tenir le rythme, comme Amélie, experte en nouvelles technologies.

"Une petite dose juste pour pouvoir tenir quatre heures de travail parce que j'avais trop fait la fête ou mal calculé à quel point, à des moments, j'avais trop de travail", explique cette jeune maman.

Pour Amélie, ce geste est devenu un réflexe dans les moments difficiles. "C'est vraiment un peu comme un boost. Ça me permet de faire des nuits blanches que j'arrivais à faire avant sans ça", confie-t-elle.

Une drogue accessible

Aujourd'hui, la cocaïne est de plus en plus accessible, à la fois moins chère et plus facile à trouver qu'avant: "C'est un truc que j'ai chez moi. Ça peut aider sur la génération d'idées ou être un peu plus positif."

Mais la jeune femme a aussi pris conscience que son comportement devenu addictif pouvait lui nuire: "Même sur une petite prise, il y a un contre-coup. En général, ça va avec un peu d'alcool et il y a des conséquences de faire ça." Malheureusement, il est très difficile de sortir seul de ce cercle vicieux.

"C'est rarissime d'arrêter tout seul quand on est à un stade où on consomme au travail, à la maison, en cachette", explique Laurent Karila, addictologue.

La première étape, ajoute-il, c'est de réussir, avec son médecin, à poser un diagnostic sur l'addiction.

Mahauld Becker-Granier (avec T.R.C.)