Covid-19: pourquoi est-il plus difficile de repérer le variant du virus?
Repéré en Angleterre fin septembre, le nouveau variant du Covid-19 et qui serait jusqu'à 74% plus contagieux, pourrait expliquer l'accélération des contaminations outre-Manche ces derniers jours.
Mardi, plus de 53.000 nouveaux cas ont été comptabilisés, un record. En France, une première personne rentrant du Royaume-Uni et porteuse de cette nouvelle souche du virus a été repérée et prise en charge par le CHU de Tours, vendredi dernier.
Si ce nouveau variant est surveillé, assurent les autorités, il est en pratique difficile de suivre son évolution et sa propagation à la trace. D'abord parce que les tests doivent être séquencés, autrement dit: pour chaque échantillon, on extrait le passeport génétique du virus et les résultats des analyses mettent entre 7 et 10 jours à sortir.
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Des machines très chères
Cette technique est permise par des séquenceurs d'ADN, des machines chères. Entre 100.000 et 300.000 euros l'unité. En France, ces machines ne sont pas présentes partout, seuls des plateformes de pointe et les CHU en sont pourvus.
Reliés à de gros serveurs informatiques, ces séquenceurs peuvent détecter un test anormal au milieu de centaines d'autres.
Mais les résultats sont encore modestes d'après le professeur Jean-Paul Pawlotsky, virologue, chef du pôle biologie et pathologie de l'hôpital Henri Mondor à Créteil: "On n'est pas exhaustif dans le suivi épidémiologique de l'infection. Les Anglais ont séquencé environ 120.000 souches virales, en France on en comptabilise seulement 2500. On est en retard comme la plupart des autres pays mais ce sont plutôt les Anglais qui sont assez en avance".
À ce jour, tous les tests provenant de personnes revenues du Royaume-Uni sont analysés. Pour gagner en efficacité, ce professeur demande d'y inclure tous les tests positifs au covid-19.