Covid: la quatrième dose divise autorités et scientifiques
Au sein de la communauté scientifique, le débat fait rage. Faut-il généraliser la quatrième dose de vaccin contre Covid-19 à l'ensemble de la population, alors que les nouvelles contaminations quotidiennes repartent dangereusement à la hausse en France? La question divise parmi les spécialistes.
Pour le moment, les seuls éligibles à une 4e dose de vaccin contre le Covid-19, ce sont les plus de 80 ans, conformément à ce qu'a annoncé le gouvernement il y a dix jours. Cela représente 4 millions de personnes, pour qui cette seconde dose de rappel, ouverte aux immunodéprimés également, est recommandée mais n'a rien d'obligatoire.
11% de plus de 80 ans toujours pas vaccinés
Face au rebond de l'épidémie, la Haute autorité de Santé a émis de nouvelles recommandations vendredi dernier. La HAS s'est dite favorable à une quatrième dose pour les plus de 65 ans. Un avis conditionné: seules les personnes les plus à risques et volontaires se la verraient proposer. Le gouvernement n'a pour l'heure pas donné suite à cet avis.
Mais pour l'épidémiologiste Catherine Hill, avec cette 4e dose, le gouvernement se trompe de cible. "Les gens qui ont déjà eu trois doses, il y a moins d'urgence à leur donner une quatrième dose, qu'il y en aurait à aller vers des gens pas du tout vaccinés. Au sein de la population de 80 ans et plus, il y a encore plus de 11% de non-vaccinés, pour qui une première dose est bien plus indispensable", assure-t-elle.
D'après le ministère de la Santé, les personnes non-vaccinées représentent 80% des admissions en soins critiques. Et dans le même temps, en une semaine, le nombre de contaminations a augmenté de 36%.