D'abord décriés, puis symboles d'espoir: pourquoi les vaccins à ARN messager sont une révolution dans la lutte contre les maladies
En médecine, il y aura peut-être un avant et un après Covid, parce que le succès des vaccins à ARN messager fait rêver les chercheurs, et accessoirement ouvre les vannes des financements. Ce qui a été possible pour lutter contre ce virus sera-t-il possible pour lutter contre d’autres maladies ? On espère que oui.
A commencer par les cancers ! Il y a un an et demi encore, des labos comme Moderna et BioNTech travaillaient principalement sur le traitement des cancers par l’ARN messager.
Un vingtaine d'essais cliniques contre le cancer
Le principe de cette technologie, c’est d’envoyer un message dans l’organisme. Dans le cas du Covid-19, on le pousse à produire la fameuse protéine Spike qui nous permet de nous défendre contre le virus. De la même manière, on espère pouvoir envoyer dans le corps des malades des informations qui les inciteraient à tuer les cellules cancéreuses. Pour simplifier, c’est notre organisme qui fabrique les traitements.
Dans le monde, 44 essais cliniques sont en cours dont la moitié concerne les cancers. Les Allemands de BioNtech mènent par exemple un essai de phase deux, c'est-à dire sur un petit nombre de patients, sur les mélanomes, les cancers de la peau.
Tout cela ouvre effectivement beaucoup d’espoir, même si aujourd’hui aucune tentative n’a encore vraiment fonctionné. Il est apparemment beaucoup plus compliqué de tuer des cellules cancéreuses que de seulement les protéger contre un virus comme le Covid.
L’ARN Messager pourrait aussi traiter d’autres maladies. Une enquête du quotidien Les Echos en a fait la liste. L’ARN pourrait améliorer les vaccins contre la grippe qui pour l’instant ne sont efficaces qu’à 50%. Ils sont trop longs à produire, l’ARN devrait pouvoir réduire les délais et être beaucoup plus réactifs aux variations des virus. On imagine à terme un vaccin unique qui protégerait de la grippe et du Covid-19.
Le laboratoire français Sanofi, en retard sur le covid pourrait se rattraper sur la grippe. Des essais cliniques vont commencer avant la fin de l’année. BioNtech a obtenu des résultats sur le traitement de la sclérose en plaques. Ils en sont au stade des essais sur des animaux. Moderna travaille sur des maladies génétiques rares et sur les maladies cardiaques.
Curevac, une start-up allemande qui va bientôt produire un vaccin contre le covid, travaille sur un traitement des maladies de l'œil.
Vers une meilleure ... peau?
Et l’on parle même de progrès possible en matière d'esthétique. Le Français Steve Pascalo, un des meilleurs spécialistes de l’ARN explique que l’on pourrait coder l'élastine, une protéine de la peau que l’on cesse de produire en vieillissant. On pourrait donc retrouver une peau de bébé en évitant la chirurgie esthétique et le bistouri.
Merci madame Katalin Kariko
Si toutes ces recherches aboutissent, on dira merci madame Katalin Kariko, la mère de l’ARN messager. C’est une chercheuse hongroise qui travaille sur l’ARN depuis plus de 30 ans. Son parcours est particulier. Fille d’un boucher pauvre, elle a fui la Hongrie communiste dans les années 80.
Réfugiée aux Etats-Unis, elle a travaillé à l’université de Pennsylvanie qui a d’ailleurs déposé des brevets sur ces premières découvertes. Des brevets qui ont finalement été revendus à Moderna et BioNtech sans que Katalin Kariko ne touche un centime. Il faut dire qu’entre temps elle avait été écartée par l’université américaine qui n’était pas convaincue par ses travaux.
Elle a ensuite reçu des offres de Moderna et de BioNtech. Chez Moderna on lui a précisé qu’elle pouvait être virée à chaque instant sans indemnité. Chez BioNtech on lui a proposé la vice-présidence et une liberté totale. Elle a choisi naturellement les Allemands. Elle est effectivement aujourd'hui vice-présidente de la start up à l’origine du vaccin Pfizer. Celui que l’on s’arrache.
C’est ce qu’on appelle une “success story”, et ce que l’on comprend c’est que ce succès ne s'arrêtera sans doute pas aux vaccins contre le covid.
Un vingtaine d'essais cliniques contre le cancer
Le principe de cette technologie, c’est d’envoyer un message dans l’organisme. Dans le cas du Covid-19, on le pousse à produire la fameuse protéine Spike qui nous permet de nous défendre contre le virus. De la même manière, on espère pouvoir envoyer dans le corps des malades des informations qui les inciteraient à tuer les cellules cancéreuses. Pour simplifier, c’est notre organisme qui fabrique les traitements.
Dans le monde, 44 essais cliniques sont en cours dont la moitié concerne les cancers. Les Allemands de BioNtech mènent par exemple un essai de phase deux, c'est-à dire sur un petit nombre de patients, sur les mélanomes, les cancers de la peau.
Tout cela ouvre effectivement beaucoup d’espoir, même si aujourd’hui aucune tentative n’a encore vraiment fonctionné. Il est apparemment beaucoup plus compliqué de tuer des cellules cancéreuses que de seulement les protéger contre un virus comme le Covid.
L’ARN Messager pourrait aussi traiter d’autres maladies. Une enquête du quotidien Les Echos en a fait la liste. L’ARN pourrait améliorer les vaccins contre la grippe qui pour l’instant ne sont efficaces qu’à 50%. Ils sont trop longs à produire, l’ARN devrait pouvoir réduire les délais et être beaucoup plus réactifs aux variations des virus. On imagine à terme un vaccin unique qui protégerait de la grippe et du Covid-19.
Le laboratoire français Sanofi, en retard sur le covid pourrait se rattraper sur la grippe. Des essais cliniques vont commencer avant la fin de l’année. BioNtech a obtenu des résultats sur le traitement de la sclérose en plaques. Ils en sont au stade des essais sur des animaux. Moderna travaille sur des maladies génétiques rares et sur les maladies cardiaques.
Curevac, une start-up allemande qui va bientôt produire un vaccin contre le covid, travaille sur un traitement des maladies de l'œil.
Vers une meilleure ... peau?
Et l’on parle même de progrès possible en matière d'esthétique. Le Français Steve Pascalo, un des meilleurs spécialistes de l’ARN explique que l’on pourrait coder l'élastine, une protéine de la peau que l’on cesse de produire en vieillissant. On pourrait donc retrouver une peau de bébé en évitant la chirurgie esthétique et le bistouri.
Merci madame Katalin Kariko
Si toutes ces recherches aboutissent, on dira merci madame Katalin Kariko, la mère de l’ARN messager. C’est une chercheuse hongroise qui travaille sur l’ARN depuis plus de 30 ans. Son parcours est particulier. Fille d’un boucher pauvre, elle a fui la Hongrie communiste dans les années 80.
Réfugiée aux Etats-Unis, elle a travaillé à l’université de Pennsylvanie qui a d’ailleurs déposé des brevets sur ces premières découvertes. Des brevets qui ont finalement été revendus à Moderna et BioNtech sans que Katalin Kariko ne touche un centime. Il faut dire qu’entre temps elle avait été écartée par l’université américaine qui n’était pas convaincue par ses travaux.
Elle a ensuite reçu des offres de Moderna et de BioNtech. Chez Moderna on lui a précisé qu’elle pouvait être virée à chaque instant sans indemnité. Chez BioNtech on lui a proposé la vice-présidence et une liberté totale. Elle a choisi naturellement les Allemands. Elle est effectivement aujourd'hui vice-présidente de la start up à l’origine du vaccin Pfizer. Celui que l’on s’arrache.
C’est ce qu’on appelle une “success story”, et ce que l’on comprend c’est que ce succès ne s'arrêtera sans doute pas aux vaccins contre le covid.