De nombreux médicaments restent efficaces au-delà de la date de péremption

De nombreux médicaments sont encore efficaces au-delà de leur date de péremption affichée. Pour l'UFC-Que Choisir, le gendarme du médicament doit faire rectifier le tir aux laboratoires pharmaceutiques pour éviter le gâchis.

Halte au gâchis des médicaments périmés. C'est l'UFC-Que Choisir qui dénonce le gaspillage de ces médicaments qui, malgré la date limite de consommation indiquée, serait encore bon. Selon un test réalisé par l'association de consommateurs, la majorité des médicaments à base de paracétamol ou d'ibuprofène conservent leur efficacité bien après la date de péremption indiquée sur l'emballage.

Les médicaments se dégraderaient beaucoup moins que ce que les laboratoires prétendent. L'UFC-Que Choisir a retrouvé une boîte d'Efferalgan périmée depuis 1992 qui a résisté à l'épreuve du temps: 32 ans plus tard, son principe actif est encore efficace et complètement intact.

"Ces dates de péremption sont une ineptie"

Selon l'étude, 5 à 8 médicaments périmés sur 10 sont encore jugés efficaces, selon les normes retenues. Pourtant, il est interdit de les délivrer ou de les ingérer même si le médicament est en rupture. L'UFC-Que Choisir, tout comme les pharmaciens, dénonce un gâchis "néfaste". "Ces dates de péremption sont une ineptie", affirme Alain Astier, membre de l'académie nationale de pharmacie.

"C'est le labo qui fixe ce qu'il veut. Il dit: 'Je dépose un produit et je dis que ma durée de stabilité, c'est trois ans, point à la ligne'. Personne n'ira leur demander pourquoi ce n'est pas cinq ou dix ans. C'est le laboratoire qui fait la loi", insiste-t-il.

L'UFC-Que Choisir a d'ores et déjà saisi l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et demande au gendarme du médicament de changer les choses. Les autorités, elles, rappellent que des risques d'infections graves existent quand la date est dépassée concernant plusieurs traitements, notamment l'aspirine ou les sirops.

Nicolas Traino