Sarkozy incarcéré: l'ancienne directrice adjointe de la Santé ne veut pas de "traitement de faveur"

Il va devenir le premier ancien président de l'histoire de la République et ex-chef d'Etat de l'Union européenne à dormir derrière les barreaux: Nicolas Sarkozy doit être écroué mardi à la prison parisienne de la Santé, près d'un mois après sa condamnation à cinq ans de prison dans le procès libyen.
L'ancien chef d'État sera placé à l'isolement de la prison de la Santé, comme jadis Patrick Balkany et Claude Guéant, ce dernier ayant été lui aussi condamné, lors du procès, à six ans de prison mais dont la peine a été aménagée pour raisons de santé. " "Le quartier d’isolement, c’est tout sauf un quartier VIP", assure ce dimanche sur RMC Flavie Rault, secrétaire générale du Syndicat national des direteurs pénitentiaires et ancienne directrice adjointe de la prison de la Santé.
Des cellules identiques pour tout le monde
Celle-ci l'assure, aucun "traitement de faveur" n'a été accordé pour les personnalités à forte notoriété qui sont passées à la Santé, comme Patrick Balkany et Claude Guéant cités précédemment. Et si un traitement de faveur devoit avoir lieu pour Nicolas Sarkozy, celle-ci trouverait cela "extrêmement choquant" et estime que cela "n'est pas nécessaire," malgré son statut d'ancien président de la République. Toutefois, Flavie Rault assure que des "dispositions" sont réunies afin garantir des "conditions de sécurité".
A l'isolement, les cellules sont identiques à celles de la détention ordinaire, à l'exception près que Nicolas Sarkozy sera seul et ne connaîtra pas la "promiscuité". La Santé a été rénovée, elle a rouvert en 2019 les conditions de détention ne sont pas dégradées", rapporte Flavie Rault.
Il y un espace sanitaire avec toilettes, lavabo, douche, séparé du reste de la pièce. La pièce, qui fait office de chambre, fait une dizaine de mètres carrés. Il y a un lit, une armoire, une table qui sert à la fois de bureau et de table de repas, une plaque de cuisson, un frigo, une cabine téléphonique", détaille-t-elle.
Balkany conseille à Sarkozy de ne pas se promener
A la Santé, les détenus "ont tous accès au téléphone". "On pourrait passer sa journée au téléphone, mais cela a un coût : ce sont les détenus qui paient la téléphonie, et ce serait extrêmement cher de passer sa journée à téléphoner", fait-elle savoir. S'ils ont aussi le droit à un heure de promenade par jour, voire une deuxième pour les détenus placés à l'isolement, Patrick Balkany s'est fendu de conseils à destination de l'ancien président de la République, dans les colonnes de Marianne. Il a notamment avisé Nicolas Sarkozy de ne pas faire les promenades, sous peine d'être pris en photo par les autres détenus.
"Environnement très bruyant"
Pas de traitement de faveur de prévu mais l'isolement "n'est pas une synécure", met en garde toutefois Flavie Rault. "On reste dans un établissement pénitentiaire, avec les nuisances que cela suppose : c’est un environnement très bruyant. La proximité avec le quartier disciplinaire peut exposer à des personnes agitées ou souffrant de troubles psychiatriques ; il y a du bruit, des tensions." Quand l'isolement "dure, je vous assure que les détenus peinent à la supporter sur le long terme."
Toutefois, l'incarcération d'un ancien président reste "inédit", reconnaît Flavie Rault. "ll y aura une vigilance maximale, et l’objectif est de pouvoir rendre compte à tout moment que les choses ont été faites dans les règles."