Des sénateurs réclament l’abandon immédiat du pass vaccinal, "au nom des libertés publiques"

Le pass vaccinal tiendra-t-il jusqu’à fin mars-début avril ? Alain Joyandet, sénateur LR de Haute-Saône, ne le souhaite pas. Il fait partie des 20 sénateurs signataires d’une tribune dans Le Figaro appelant à la fin du pass vaccinal, "au nom des libertés publiques" selon lui. "Le Sénat est très attaché aux libertés publiques. Nous pensons qu’aujourd’hui, ces libertés publiques doivent être respectées. La nouvelle situation sanitaire permet de respecter ces libertés publiques, de lever les contraintes et de redonner la vie", explique Alain Joyandet dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story. C’est l’amélioration de la situation sanitaire qui incite ces sénateurs à ne pas attendre un mois et demi de plus pour retirer le pass vaccinal.
"Au moment où il a été mise en œuvre, le 24 janvier, le pass vaccinal n’était déjà plus d’actualité, estime Alain Joyandet. Nous avions à l’époque 300.000 contaminations par jour. Ça veut dire que l’épidémie était hors de contrôle. Nous allions vers une immunité naturelle de la population. Nous l’avons dit à l’époque et nous avons voté contre. Aujourd’hui, des personnes qui ont été volontaires, qui ont reçu deux vaccinations, vont se voir retirer leur pass vaccinal et ne vont plus pouvoir vivre normalement, alors que ce ne sont pas des antivax, des rebelles, mais des citoyens. Je rappelle que la constitution prévoit qu’on ne peut pas contraindre quelqu’un à faire quelque chose qui n’est pas spécifiquement dans la loi. La vaccination obligatoire n’a pas été votée."
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"Ça ressemble plus à une gestion politique"
Selon ce sénateur LR, à l’approche de l’élection présidentielle (premier tour le 10 avril, second tour le 24 avri), "on n’est plus dans une gestion sanitaire depuis un certain nombre de semaines". "Ça ressemble plus à une gestion politique, explique-t-il. Il y a un calendrier qui est quand même au minimum très curieux. Quand on regarde l’état de la pandémie, on voit bien qu’on peut dès maintenant lever les choses. Six semaines de liberté en plus, six semaines pour nos enfants, nos soignants. Nous ne demandons pas une suspension, nous demandons vraiment l’abrogation de ce pass vaccinal, comme l’ont fait d’autres pays, dans lesquels ça se passe très bien."
Alain Joyandet espère que des décisions seront rapidement annoncées. "S’il y a un conseil de défense (ce mardi), c’est sûrement qu’il se passe quelque chose. Notre appel tombe au bon moment. Tout le monde voit bien qu’on ne peut pas rester comme ça jusqu’à la fin du mois de mars, puisque c’est ce qui a été annoncé."