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Épidémie de chikungunya à La Réunion: le CHU s'inquiète de la "surcharge du système de santé"

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L'épidémie de chikungunya, qui a débuté en janvier à La Réunion, a touché plus de 100.000 Réunionnais. Le chef du pôle infectiologie immunologie du CHU de l'île, Rodolphe Manaquin, s'inquiète de la surcharge et la tension entrâinées par l'épidémie dans les hôpitaux et chez les médecins de l'île.

Plus de 100.000 Réunionnais ont été contaminés par le virus du chikungunya depuis le début de l'année, selon l'Agence régionale de santé de La Réunion. Ce chiffre pourrait bien encore augmenter dans les jours, semaines et mois à venir. "Environ un tiers de la population va être contaminée", estime au micro de RMC Rodolphe Manaquin, chef du pôle infectiologie immunologie du CHU de La Réunion. Cela équivaut à près de 300.000 personnes.

"Le pic n'a pas encore été atteint, bien que les autorités sanitaires disent s'attendre à un pic épidémique mi-avril", explique le directeur de l'ARS locale

Les passages aux urgences ont augmenté de 20 à 30% depuis le début de l'épidémie en janvier. Les autres services de l'hôpital sont également concernés car ce virus entraîne souvent une hospitalisation longue, entre une semaine et dix jours en moyenne.

Une organisation rigoureuse sur l'île

"On était déjà dans une situation capacitaire difficile avant cette crise chikungunya. Cette augmentation d'activité entraîne une surcharge et une tension du système de santé", prévient Rodolphe Manaquin du CHU de La Réunion.

Mais le système tient bon assure l'infectiologue, grâce à une "mobilisation locale remarquable" de tous les acteurs de la santé. Notamment en médecine de ville, aussi en première ligne. Les soignants peuvent compter sur l'appui de 700 personnes, engagées dans la lutte contre les moustiques tigre, responsables de la transmission du virus, pour tenter d'enrayer cette épidémie dont le pic est attendu cette semaine.

L'épidémie est "généralisée et majeure" et "poursuit sa progression", a souligné la semaine dernière Santé publique France. Deux décès de personnes âgées de plus de 75 ans ont été directement attribués au chikungunya mais la situation sanitaire reste moins préoccupante qu'en 2005-2006, quand elle avait touché 260.000 personnes et fait plus de 200 morts.

Solène Leroux (avec TRC)