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Santé

Faut-il limiter l'aide médicale d'Etat pour lutter contre les abus?

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La supprimer serait "ridicule" mais il faut la réévaluer. C'est ce qu'a déclaré mercredi Emmanuel Macron sur l'Aide Médicale d'Etat (AME) depuis New York.

La question se pose après les récentes déclarations d’Emmanuel Macron et à quelques jours d’un débat parlementaire sur le sujet. Le président souhaite réévaluer cette aide médicale d’état qui permet aux étrangers sans papiers de se faire soigner en France, sans payer. Il s’interroge sur de possibles "excès" et il n’est pas le seul. 

L’aide médicale d’état, c’est ce que vous entendez aussi sous l’acronyme AME. Un dispositif mis en place en 2000 sous le gouvernement Jospin.

Qui en bénéficie ? Environ 300.000 étrangers en situation irrégulier en France depuis au moins trois mois et sous certaines conditions financières. Leur nombre est en constante hausse.

Combien ça coûte ? Autour de 900 millions d’euros en 2019, le budget a quasiment doublé en dix ans.

"Est-ce que les soins dentaires doivent en faire partie?"

Les détracteurs estiment que ce dispositif attire de nombreux demandeurs d’asile et qu’il y a beaucoup trop de soins pris en charge. C’est le cas du député des Républicains, Pierre-Henri Dumont.

"Il faut évidemment réduire le panier de soins pour le restreindre aux maladies potentiellement dangereuses transmissibles au reste de la population. Est-ce que les soins dentaires doivent en faire partie ? Je ne le crois pas. Pour cela il faut renvoyer les clandestins dans leurs pays tout simplement"

"C'est une question d'humanité et de santé publique"

Tous les soins médicaux et hospitaliers ne sont pas remboursés à 100% : certains médicaments ou les cures thermales ne figurent pas dans le panier de soins. Le plus souvent (selon un rapport parlementaire) l’AME sert pour les cas de tuberculoses, les accouchements ou les maladies liées au VIH. Seulement 38 cas de fraudes ont été recensés par une commission sénatoriale. Romain Prunier de l'association United Migrants craint une éventuelle réforme.

"Ce serait un risque que des maladies contagieuses se transmettent. C'est normal qu'il y ait un accès au soins. C'est une question d'humanité et de santé publique."

La France n’est pas une exception. L’accès aux soins d’urgence est gratuit dans neuf pays de l’Union Européenne comme l’Espagne ou le Portugal. Une petite partie reste à charge en Belgique. Le panier de soins est très limité au Royaume-Uni, en Suisse et en Allemagne.

Quentin Vinet (avec J.A.)