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Infertilité: les perturbateurs endocriniens jouent-ils un rôle?

La semaine de sensibilisation à l'infertilité s'ouvre ce lundi. L'occasion de rappeler qu'elle touche un couple sur 5, selon les chiffres de l'Inserm de 2012. En 1991, un couple sur sept était touché. Pour les chercheurs, il est clair que les perturbateurs endocriniens sont des facteurs importants d'infertilité.

En 2012, 18 à 24% des couples étaient touchés par l'infertilité, soit un couple sur cinq. En 1991, c'était un couple sur 7. Rémi et sa femme font partie de ces couples: ils essaient d'avoir un enfant depuis 4 ans et demi. Ils s'apprêtent à démarrer leur 7e fécondation in vitro.

Leur infertilité est inexpliquée, c'est à dire qu'elle ne provient ni d'une maladie ni d'une malformation. Alors ils soupçonnent les produits chimiques présents dans leur environnement: "On a listé tout ce qui pouvait contenir des perturbateurs endocriniens et on les a banni de notre vie quotidienne. Ça va de la lessive liquide au gel douche et ça passe aussi par l'alimentation. Ma femme ne mange que bio, tous ses cosmétiques sont bio".

"Les perturbateurs endocriniens ont un impact sur le fonctionnement du système hormonal"

Selon André Cicollela, chercheur en santé environnementale, la responsabilité des perturbateurs endocriniens dans la hausse de l'infertilité est avérée: "L'infertilité touchait un couple sur sept en 1991, aujourd'hui un couple sur cinq, donc c'est une progression extrêmement rapide qui ne peut pas s'expliquer par d'autres facteurs que les perturbateurs endocriniens. Ce sont des substances chimiques qui perturbent le fonctionnement du système hormonal, ça diminue le nombre de spermatozoïdes chez l'homme, chez la femme, ça diminue le nombre d'ovocytes".

Et si ce chercheur se félicite que cette thématique ait enfin été abordée lors de la campagne présidentielle. Il attend que cette question devienne prioritaire.

P.B. avec Cécile Costes