"J'ai peur d'être un cobaye": les manifestations contre le pass sanitaire s'étoffent chaque semaine
Plus de 200.000 personnes ont défilé samedi partout en France contre l'instauration du pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour certaines professions. C'est 40.000 de plus que le week-end précédent.
Un troisième week-end de contestations marqué par quelques débordements, à Paris 3 membres des forces de l'ordre ont été blessés, il y a eu 72 interpellations dans toute la France.
"Concrètement j'ai peur d'être un cobaye"
Des mobilisations qui drainent donc de plus en plus de monde. Ce week-end pour la première fois de sa vie Sarah est allée manifester à Paris, la jeune femme de 25 ans refuse le pass sanitaire, et ne souhaite pas se faire vacciner, du moins pas pour l’instant.
"On a dû faire face à la crise de manière très rapide. Ca me fait peur d'aller tester ça en première ligne. Concrètement j'ai peur d'être un cobaye. Ca me donne l'impression que je le suis et donc j'en ai pas envie."
"J'ai comme un couteau sous la gorge, ça me met très mal à l'aise"
A peine diplômée dans le secteur du design, Sarah craint que le pass sanitaire ne soit étendu à sa profession, mais ses convictions passent avant tout.
"Je vais devoir soit avoir un test PCR tous les deux jours soit me faire vacciner. J'ai comme un couteau sous la gorge qui me met très mal à l'aise. Je préfère me mettre en difficulté professionnelle plutôt que de céder à ce pass sanitaire"
"Il y a aussi un mouvement de boycott à travers la France et à travers le monde"
Elle l’assure, elle ne se démobilisera pas, en tout cas pas avant l’élection présidentielle. Tout comme Fanny, cette infirmière à domicile qui était dans le cortège à Nice samedi.
"Le cinéma, le restaurant et tout ça, ça me semble un peu compromis. C'est pas grave, toute mon énergie je vais la mettre avec les gens qui sont avec nous, pour faire un mouvement d'autant plus grand."
Comme elle ils sont nombreux à espérer voir le mouvement perdurer, se structurer certains en tout cas imaginent de nouvelles formes de mobilisation. Carine Russo, 18 ans, était elle aussi à Nice ce week-end.
"Il y a aussi un mouvement de boycott à travers la France et à travers le monde, de toutes les enseignes qui voudront imposer le pass sanitaire. J'ai déjà commencé le boycott, on ne compte pas s'en arrêter là. On va trouver des modes d'actions bien différents"
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"On sent un ras-le-bol qui est en train de faire coaguler des colères distinctes"
Et ces mobilisations vont crescendo, au moins 40.000 manifestants supplémentaire ont rejoint le mouvement dans toute la France ce weekend. Et l’adhésion de l'opinion grandit selon le sociologue Sylvain Boulouque.
"Dans une grande partie de la population on sent un ras-le-bol qui est en train de faire coaguler des colères distinctes."
Des manifestations qui pourraient donc se poursuivre, voir s’amplifier durant l’été, et même à la rentrée prochaine.