Jeunes lassés, patrons excédés: l'annonce de la fermeture des discothèques ne passe pas
La fête est (de nouveau) finie. Les discothèques vont donc fermer pendant quatre semaines à compter de vendredi. C'est l'une des annonces du Premier ministre, Jean Castex, ce lundi soir, qui a expliqué qu'il faut "lever le pied" sur tous les moments festifs.
"Nous le faisons parce que le virus circule beaucoup chez les jeunes, même vaccinés, parce que le port du masque est extrêmement difficile dans ces établissements", a expliqué Jean Castex.
Le ministre délégué aux PME, Alain Griset, doit recevoir ce mardi les représentants des discothèques et de l'événementiel, notamment les traiteurs, également touchés par les appels de l'exécutif à restreindre les festivités.
Les discothèques - qui représentent 30.000 emplois directs et un milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel selon les syndicats professionnels - sont restées fermées pendant seize mois à cause du Covid, et n'avaient rouvert, sous conditions, que le 9 juillet.
Une nouvelle restriction qui lasse les jeunes, et rend furieux les professionnels du secteur.
"T'as beau faire ce qu'on te demande, il y a toujours d'autres problèmes qui reviennent"
Et quand on apprend à Louana, 24 ans, la fermeture pour un mois des discothèques, elle ne cache pas sa lassitude. Malgré ses deux doses de vaccin, elle ne pourra pas aller danser ces quatre prochains week-end:
"Encore une fois, on nous coupe le lien social. T'as beau faire ce qu'on te demande, il y a toujours d'autres problèmes qui reviennent et derrière ça ferme. Donc finalement, à quoi ça sert ? Ca ne donne pas très envie de continuer quoi."
Déception et colère partagée par Louise. A 21 ans, cette étudiante en sciences politiques aimerait enfin pouvoir profiter.
"Ca nous permet de décompresser. Le temps est pourri... C'est sympa de sortir. Cela restreint nos mouvements, nos rencontres... On n'arrête pas de nous répéter que ce sont les meilleures années de notre vie ! Du coup, là personnellement, c'est pas trop ça !"
D'autres comme Nicolas, pourtant amateurs de soirées dansantes, acceptent, résignés, la nouvelle.
"C'est compréhensible. J'y étais il n'y a pas longtemps et oui, il y a beaucoup de monde, il fait chaud, on ne respire pas bien.. Avec le virus, c'était sûr que ça allait nous tomber dessus. Un peu dégoûté mais bon, on verra bien!"
"Le Nouvel an, c'est la plus grosse soirée de l'année"
Combien de temps ça va vraiment durer ? C'est aussi la question que se pose Fabien, patron d'une boîte de nuit parisienne. Pour lui, être fermé le soir du nouvel an, c'est un désastre économique.
"C'est un désastre, les fêtes de fin d'année, pour nous, ce sont nos meilleures soirées. Le Nouvel an, c'est la plus grosse soirée de l'année. Il ne faut pas croire qu'avec les aides on gagne de l'argent. On est dans l'incertitude et on n'a aucune visibilité pour la suite."
"J'estime qu'il va y avoir 15 à 20% du secteur qui va disparaître"
Fabien a déjà annoncé à ses équipes un mois de congé. Mais d'autres ne pourront pas faire face à une nouvelle fermeture explique Patrick Malvaës, Président du Syndicat National des Discothèques et des lieux de loisirs.
"Des redémarrages avec des à-coups, comme ça c'est absolument impossible. J'estime qu'il va y avoir 15 à 20% du secteur qui va disparaître en plus des précédents (établissement fermés)."
30.000 employés du secteur vont être directement touchés par ces annonces.