L'augmentation du tabac vous dissuade-t-elle de fumer? Ca fait débat sur RMC

Un euro de plus dès le 1er mars. Et d’autres hausses des prix sont à venir pour atteindre progressivement 10€ le paquet d'ici à 2020. L’objectif du gouvernement est ainsi de faire reculer le nombre de fumeurs en France à moins d’un cinquième de la population.

Nouveau coup de tabac ce 1er mars pour les fumeurs: 1 euro de plus le 1er mars sur les paquets de blondes. 2 euros sur le tabac à rouler. Le prix moyen passe donc à 8 euros. Mais ces augmentations dissuadent-elles d’arrêter de fumer?

L’objectif du gouvernement est de faire reculer le nombre de fumeurs en France, avec un objectif: passer sous la barre de 20% de la population. Un objectif ambitieux puisque nous sommes aujourd’hui à un tiers, 34,5% très exactement, dont une grande partie de fumeurs quotidiens et donc de gros fumeurs. C’est plus que chez nos voisins, Allemagne, Espagne, Belgique et Pays-Bas où l’on est autour de 25% de fumeurs.

Mais le plus problématique, en France, reste l'âge des fumeurs: les plus âgés fument plus qu’avant. Et plus on vieillit, plus il est difficile de s’arrêter. La preuve avec ces fumeurs parisiens, venus faire le plein de cigarettes, avant la hausse: "C'est scandaleux, tout augmente! C'est scandaleux" s'agace l'un. "On paiera plus cher, une taxe de plus qu'on subira... mais je continuerai à fumer" confie l'autre.

"Une forte régression de la consommation dès le 1er mois"

Des fumeurs qui n’avaient pas non plus été dissuadés avec le paquet neutre. Depuis son entrée en vigueur, les ventes n’ont reculé que de 0,7%. L’important est donc de faire en sorte qu’il n’y ait pas de nouveaux fumeurs, dissuader donc les jeunes générations. Et avec eux, l’effet prix fonctionne. Gérard Audureau, ancien président de l’association Droit des non-fumeurs, en est persuadé:

"La seule vraie manière totalement efficace et immédiate, c'est une forte augmentation des prix régulière. On arrive aujourd'hui à l'échéance: les fumeurs doivent sortir 8 euros pour un paquet. Un euro de plus qu'il y a six mois, ils vont se dire 'non'. Dans un an, il y a la même chose et six mois après, etc. Il est impossible que ne se produise pas une forte régression de la consommation dès le 1er mois".

C’est d’ailleurs exactement ce qui s’est passé au Royaume-Uni. 2005, un peu plus de 30% de fumeurs, comme chez nous. Les prix ont augmenté fortement au mois de mai. Et dès le mois de juin, il n’y avait plus que 25% de fumeurs. Une politique qui fait encore ses preuves. Aujourd’hui, on est à près de 12 euros le paquet à Londres et l’on compte moins de 18% de fumeurs quotidiens parmi les Britanniques.

Matthieu Rouault & X.A