Manger bio réduirait les risques de cancer de 25%: comment les chercheurs ont trouvé ce chiffre

Des chercheurs français ont publié les résultats d'une étude débutée il y a sept ans concernant l'alimentation "bio". Et l'on voit facilement que les risques de cancer sont diminués chez les personnes en consommant quotidiennement.

Le bio est bon pour la santé. Et si cette phrase paraît évidente, mais elle n'avait jusqu'ici jamais été prouvée de manière scientifique. Or, une étude d'une ampleur inédite montre que consommer du bio tous les jours réduit les risques de cancer de 25%.

Une réponse indirecte au nouveau ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, qui s'est attiré les foudres des ONG et de la gauche vendredi. Il avait déclaré que les scientifiques devaient faire la preuve que l'usage de pesticides avait des conséquences sur la santé, réagissant au scandale des bébés sans bras.

-76% de risques pour le lymphome et -34% pour le cancer du sein

Mais comment les chercheurs ont-ils procédé pour parvenir à ce chiffre rassurant ? Pendant 7 ans, les chercheurs ont suivi près de 70 000 participants. Ils ont scruté leur dossier médical, ils ont mis de côté les facteurs qui auraient pu biaiser les résultats, comme le tabac et les antécédants familiaux.

Et les conclusions sont sans appel : manger bio signifie moins de cancer. C'est encore plus vrai pour le cancer du sein, - 34% de risque chez les consommateurs de bio. Et pour les lymphomes c'est encore mieux - 76%!

Plus de micronutriments et moins de pesticides

Les chercheurs émettent 2 hypothèses pour expliquer cela. Premièrement, les aliments bio contiennent plus de micronutriments qui pourraient avoir un rôle protecteur. Ou alors, deuxièmement, hypothèse plus probable : les aliments bio contiennent beaucoup moins de pesticides potentiellement cancérigènes.

Et c'est justement pour vérifier cette hypothèse que les chercheurs vont lancer une nouvelle étude en décembre, dont les résultats seront connus dans 3 ans. 

Les chercheurs appellent quand même à la prudence : "Le lien de cause à effet ne [peut] être établi" sur la base de cette seule étude. Ces résultats devront être confirmés par d'"autres études épidémiologiques, réalisées sur d'autres populations d'étude, dans différents contextes". Mais les premiers résultats sont donc encourageants.

Victor Joanin (avec J.A.)