"On se sent coupable alors qu’on ne l’est pas": des soignants sous le choc après un viol et une agression sexuelle au CHU de Toulouse

Un viol et une agression sexuelle, la même nuit, durant le week-end au CHU de Toulouse. Une jeune patiente de 18 ans a été violée par un sans-abri dans les toilettes de l'établissement. L'homme de 30 ans, qui s’est introduit dans l'hôpital, a été mis en examen lundi. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour viol sur personne vulnérable.
C'est le CHU qui a révélé qu'une seconde patiente a été agressée sexuellement, le même soir, dans le même service. Dans ce deuxième cas, la patiente, hospitalisée aux urgences, aurait été agressée par un autre patient lui aussi pris en charge par ce service. Le personnel soignant est intervenu.
Deux affaires, sans lien entre elles selon le CHU, qui font grand bruit. À l'entrée de l'hôpital, ces proches de patients n'en reviennent toujours pas. “Je trouve ça lamentable qu’on puisse se faire agresser sexuellement ou violé au sein d’un hôpital”, indique une femme. “On ne se sent pas trop en sécurité finalement alors que c’est un hôpital et qu’on est censé être pris en charge par des professionnels. Entendre ce genre d'histoire, ça fait froid dans le dos”, assure un jeune homme.
Inquiétude des soignants face aux répétitions d'agressions
Même inquiétude au sein du personnel de l'hôpital. Ces deux drames interviennent après cinq agressions physiques de soignants il y a dix jours. “Il faut agir vite” insiste Hanaeh, infirmière aux urgences.
“Moi, je me demande si la direction attend qu’il y ait un mort pour réagir et apporter des réponses adéquates à nos demandes”, confie-t-elle.
Les syndicats ont déposé une alerte pour danger grave et imminent, et demandent des moyens supplémentaires.
“C’est insupportable pour des soignants de ne pas pouvoir sécuriser des patients. On se sent coupable alors qu’on ne l’est pas. Le coupable, c’est l’institution qui n’a pas mis les moyens pour pouvoir désengorger les urgences et pouvoir vraiment prendre en charge les malades”, explique Julien Terrié, le représentant de la CGT.
La direction de l'hôpital n'a pas souhaité s'exprimer. Elle recevait les syndicats ce mardi après-midi. Des syndicats qui demandent au nouveau ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, de venir sur place pour les rencontrer.