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Prix des médicaments: les classes moyennes feront les frais de la hausse, selon France Assos Santé

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Alors que le gouvernement pourrait prochainement faire augmenter le coût de la franchise médicale, Catherine Simonin, membre du bureau France Assos Santé, a critiqué l'initiative en estimant que les Français de classe moyenne seront les premiers impactés par la hausse des prix des médicaments.

Des médicaments qui pourraient bientôt coûter plus cher… et des critiques. D'après le journal Les Echos, le gouvernement réfléchirait très sérieusement à augmenter le prix de la franchise médicale. Elle représente la part que chaque patient paye lors de l'achat de médicaments, mais aussi pour chaque acte paramédical, réalisé par exemple par un infirmier, un kiné ou un orthophoniste.

Celle-ci s'élève actuellement à 50 centimes d'euros pour chaque boîte de médicaments achetée. Le gouvernement envisagerait de doubler cette franchise afin qu'elle atteigne le prix d'un euro par unité. Le but, in fine, serait de réaliser une économie d'1,5 milliard d'euros.

Les "Français moyens seront impactés"

Cet objectif reste néanmoins critiqué notamment par Catherine Simonin, membre du bureau France Assos Santé et ancienne vice-présidente nationale de la Ligue contre le cancer. Selon elle, si ce ne sont pas les plus démunis qui feront les frais de cette augmentation de la franchise médicale. "Ceux qui sont à la CMU, à l'aide sociale, ne paieront pas" les pots cassés estime Catherine Simonin qui anticipe que ce sont "les Français moyens, ceux qui sont au-dessus des seuils, ceux-là seront impactés":

"Il faut se replacer sur l'objectif de cette franchise : c'est moins consommer de médicaments. Mais on voit bien que cet objectif n'est pas atteint, la consommation de médicaments en France augmente", rappelle Catherine Simonin, membre du bureau national de France Assos Santé.
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"C'est la santé qui va en faire les frais"

Ainsi, Catherine Simonin estime que ce sont notamment les médecins et les pharmaciens qui ont un rôle prépondérant dans la solution à apporter à la surprescription de médicaments et à la baisse de la consommation de ceux-ci.

"Dans un rapport de l'assurance maladie, il est inscrit que la surprescription de médicaments est une sorte de mésusage la plus fréquente. Ça veut dire que la durée de prescription, comme pour les benzodiazépines, qui sont sédatives ou hypnotiques pour les personnes âgées prescrit de mois en mois par les médecins généralistes sans se poser la question de la durée du traitement", analyse-t-elle.

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Elle rappelle par ailleurs une banalité vite oublaible : "les patients ne prennent pas le médicament pour le plaisir. Le patient a confiance en son médecin et suit l'ordonnance. Le pharmacien doit demander à l'usager s'il lui reste des boîtes et ne doit pas renouveler l'ordonnance avec la prescription maximale".

"Il faut tous (patients, pharmaciens, médecins) s'impliquer, on est tous dans le même bateau, pour réduire la dépense. Il faut regarder l'ensemble des comptes", estime Catherine Simonin, ancienne vice-présidente de la Ligue contre le cancer.

Enfin, il est crucial de garder le plafond actuellement en vigueur sur la franchise médicale estime Catherine Simonin, ce plafond étant actuellement fixé à 50 euros par année : "Si on touche à ce plafond, on va impacter les Français moyens. C'est eux qui vont payer plus d'impôts, les franchises, ils ont des loyers qui augmentent, tout comme l'énergie et le panier alimentaire. Et au bout du compte, c'est la santé qui va en faire les frais", conclut-elle.

Alexis Lalemant