Quand Donald Trump suggère "une injection de désinfectant" pour lutter contre le coronavirus
Sans commentaire. Alors que le nombre de morts aux Etats-Unis approche la barre symbolique des 50 000 morts, dont près de 3200 personnes en moins de 24h, Donald Trump a commis une sortie dont il a le secret.
Lors du briefing quotidien à la Maison Blanche, le président américain a présenté des résultats - très préliminaires - d'une étude et il a alors suggéré une "injection"... de désinfectant:
"Le désinfectant élimine le virus en 1 minute. Et peut-être y a-t-il un moyen d'en injecter dans le corps, ou au moins nettoyer l'organisme, les poumons? En tout cas, ce serait judicieux de tester cela. Il faudrait voir cela avec les équipes de recherches médicales. Mais, ça me parait intéressant" a-t-il expliqué face à la presse et en direct à la télévision.
Une proposition particulièrement bancale et dangereuse: boire de l'eau de Javel par exemple peut provoquer des irritations et des brûlures au niveau des muqueuses et nécessite l'appel en urgence des services de secours. Sur RMC, les "Grande Gueules" sont largement revenues sur cette déclaration... et fait sourire le docteur Jérôme Marty: "Il a également parlé des UV pour mettre de la lumière à l'intérieur du corps. Alors, oui, si effectivement, on pouvait nettoyer l'intérieur du corps de Trump et mettre un peu de lumière, ça nous éclairerait peut-être sur notre avenir".
Les accidents domestiques en forte hausse
Une sortie de Donald Trump qui s'inscrit par ailleurs dans un contexte sanitaire particulièrement tendu: le nombre d'appels aux centres antipoison américains a augmenté de 20% cette année, et notamment ces derniers mois, pour des intoxications aux produits nettoyants et désinfectants, en particulier l'eau de Javel et les gels hydroalcooliques, ont rapporté les Centres américains de lutte contre les maladies (CDC) lundi.
Ce sont deux fois plus d'appels reçus pour l'inhalation de produits désinfectants, dont la moitié concernent des enfants de cinq ans ou moins. Parmi les exemples cités par les autorités américaines, le cas d'une fillette de moins de cinq ans qui a bu du gel hydroalcoolique à base d'éthanol, depuis une bouteille de près de deux litres. Prise de vertige, elle est tombée et s'est cogné la tête. Son taux d'alcoolémie était de 273 mg/dL : plus de trois ou quatre fois la limite pour la conduite en état d'ivresse, selon les juridictions. L'enfant est restée 48 heures à l'hôpital.