Télétravail, attestation de déplacement.. Le premier confinement débutait il y a 4 ans

une rue vide de Paris lors du 1er confinement le 18 avril 2020 - FRANCOIS GUILLOT © 2019 AFP
"Dès demain midi et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits". Le lundi 16 mars 2020, Emmanuel Macron s'adressait à la Nation, annonçant les principes - sans le nommer concrètement toutefois - de ce qui allait devenir le premier confinement sanitaire en France. Le pays allait s'arrêter et ainsi plonger dans l'inconnu, à partir du 17 mars, soit il y a quatre jours pour jour.
Le chef de l'Etat avait déjà prononcé quatre jours auparavant la fermeture, jusqu'à nouvel ordre, des écoles. Deux jours plus tôt, le samedi 14 mars, c'était cette fois le Premier ministre Edouard Philippe qui annoncait la fermeture, dès minuit, des bars, restaurants, cinémas et lieux publics, afin d'endiguer l'épidémie de coronavirus qui déferlait sur l'Europe et la France.
Quatre ans plus tard, le confinement est resté marqué dans les mémoires, tant par son caractère exceptionnel et inédit, du fait de la gravité sanitaire de l'époque, mais aussi de par l'impact et les bouleversements qu'il a provoqués, dans les usages de la vie personnelle et professionnelle.
"Restez chez-vous"
"Les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Se promener, retrouver ses amis dans le parc, dans la rue, ne sera plus possible", énonçait Emmanuel Macron. En clair: restez chez vous. Cette assignation à domicile forcée allait contribuer à résoudre les entreprises et les employés au télétravail. Une pratique qui perdure encore aujourd'hui, plébiscitée par nombre de Français, y voyant un gain de temps et de confort.
La plupart des pays du monde entier connaîtront un confinement, laissant apparaître des images impressionnantes de rues totalement désertes. Qui aurait pu imaginer voir les images de l'avenue des Champs-Elysées complètement déserte en pleine journée?
Mais si par besoin il fallait s'aventurer dehors, dans une ambiance digne des productions hollydowiennes post-apocalypse, les Français allaient découvrir l'existence de l'attestation dérogatoire.

La fameuse attestation dérogatoire
Les sorties autorisées par le gouvernement sont drastiques: courses, rendez-vous chez le médecin, travail si le télétravail n'est pas possible, activité physique, motif impérieux... "Chacune de ces sorties doit être motivée et justifiée. Vous ou votre employeur devez remplir une attestation sur l'honneur qui motive vos sorties", prévient le ministère de l'Intérieur.
A l'époque et du fait de l'urgence, il n'y a pas encore d'application. Alors pour ceux qui n'ont pas d'imprimante, la solution est "simple": il faut recopier à la main l'attestation et la justification! Car attention, les plus récalcitrants à rentrer dans les clous risquent alors une amende de 135 €.

Dès le 25 mars, le gouvernement serre la vis, voyant que certains Français ne semblent pas prendre la mesure des effets attendus d'un véritable confinement. Sur les réseaux sociaux, certains s'amusent de voir des gens se découvrir une passion pour le "running", la course à pied ou le fait de sortir son chien à sept reprises dans la journée. Aussi, les déplacements brefs, liés à l'activité physique ou la promenade ou aux animaux de compagnie sont limités à une heure quotidienne et dans un rayon maximal d'un kilomètre du domicile.

Pour les récidivistes, le gouvernement prévient. L'amende pourra être majortée à 375 € et ce jusqu'à 1.500 €.

Confinés chez eux, les Français s'approprient encore plus les codes d'Internet et communiquent comme jamais sur les réseaux sociaux, en visio. Certains expérimentent "l'apéro zoom", pour garder le lien social. Dans les immeubles, les habitants communiquent à travers les fenêtres et crééent mêmes des jeux entre voisins. Surtout, c'est aux fenêtres des habitations que les Français vont se retrouver pendant plusieurs semaines, à 20h, pour applaudir les soignants, en première ligne de la gestion de la crise sanitaire.

Les célébrités, les acteurs, le monde de la culture... Tous passent également en mode confinés et proposent alors au monde entier, à travers les réseaux sociaux toujours, leur intimité et leur domicile. Des émissions télés sont même délocalisées chez certains animateurs.

Le confinement allait prendre fin le 11 mai 2020, soit 1 mois et 25 jours... Avant qu'un deuxième ne soit décrété, de nouveau par le Président, à partir du 29 octobre de la même année.