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"Si les conditions de travail sont anxiogènes, je me mets en arrêt": l'angoisse des professeurs avant la rentrée des classes

Les professeurs jugés à risque ont beaucoup de craintes avant la rentrée des classes, alors que seuls les enseignants doivent être masqués.

Fabrice et Emilie n’ont pas remis les pieds à l’école depuis le 17 mars. Pas toujours évident d’exercer de chez eux, alors cette rentrée ils l’attendent: "Il y a une envie de retrouver les collègues et les enfants mais il y a quand même certaines angoisses".

Emilie souffre d’une sclérose en plaque, Fabrice a subi un triple pontage coronarien, les risques ne sont pas à prendre à la légère: "Je présente un certain nombre de conditions qui pourraient m’emmener aisément à l’hôpital voir en réa si je venais à contracter le virus. Le pari qui est pris c’est sur le fait que les enfants ne soient pas ou peu transmetteurs. On espère que c’est le bon pari".

"Il faudra que les parents jouent le jeu"

Le couple va tenter de limiter au maximum les risques, mais appellent aussi à la responsabilité de tous. "Pour la distance physique il faut trouver des petites astuces, par contre à la sortie il faudra que les parents jouent le jeu".

Fabrice a réaménagé son bureau pour maintenir les distances de sécurité, ne recevra qu’un parent à la fois avec port du masque obligatoire: "Si je pense un moment donné que les conditions dans lesquelles je travaille sont trop anxiogènes, je me mettrais en arrête de travail. Un moment il y a des priorités".

Même choix pour Emilie: elle a aussi envisagé de travailler en primaire où il y a moins de proximité avec les élèves mais difficile de quitter ses maternelles.

Kelly Vargin (avec Guillaume Dussourt)