Tristan, porteur du syndrome d'Asperger: "On ne souffre pas d'autisme, on souffre de la mise à l'écart de la société"
Il faut diagnostiquer les enfants plus tôt et mieux prendre en charge les adultes. La haute autorité de santé (HAS) a dévoilé ce lundi matin ses recommandations concernant l'accompagnement des personnes souffrant d'autisme. Manque de places d'hébergement, absence d'aides... Les adultes sont les grands oubliés des dispositifs d'accompagnement actuels.
En France, 600.000 personnes de plus de 20 ans sont atteints de troubles neurodéveloppementaux, et seulement 75.000 sont identifiés comme autistes. Ils sont souvent livrés à eux-même, c'est le cas de Tristan, porteur du syndrome d'Asperger.
Âgé de 21 ans, il est avenant et souriant, mais pour lui, passer un appel téléphonique est presque impossible. "Cela peut me prendre deux à trois jours d'anticipation. Je réfléchis à quelle heure je vais appeler, quels mots je vais utiliser, c'est stressant. Je ne vois pas la personne, je n'arrive pas à décortiquer ce que la personne pense, ce qu'elle va me dire".
"On est quand même beaucoup plus utiles à la société en travaillant"
Un stress qui l'épuise et l'empêche de pouvoir travailler à plein-temps. Il est jardinier, mais au chômage depuis quatre mois.
"On est tout à fait capables de faire des choses, de s'intégrer, si on nous aide un petit peu. On est quand même beaucoup plus utiles pour la société en train de travailler selon nos capacités que l'on soit chez nous à toucher des allocs."
Tristan est également président de l'association ado-tiste pour mieux sensibiliser les jeunes à ces difficultés. Il demande plus de moyens humains pour que les autistes comme lui soient mieux accompagnés au quotidien. "On ne souffre pas d'autisme, on souffre de la mise à l'écart de la société", conclut-il.