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"Leur cerveau est particulièrement vulnérable": découvrir l'alcool à Noël, un danger pour les jeunes

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La Ligue contre le cancer dévoile ce lundi les résultats d’un sondage OpinionWay, pour tenter de mieux appréhender le lien complexe des familles à l’alcool, mieux sensibiliser le plus grand nombre à ses dangers et rappeler aux pouvoirs publics la nécessité d’agir à grande échelle.

À quelques jours de Noël, c'est l'heure de préparer les cadeaux, mais aussi les repas. Ces derniers sont souvent accompagnés de vin, ou même de champagne, pour célébrer la fin de l'année avec toute la famille, et parfois aussi avec les plus jeunes…

Selon une étude OpinionWay, publiée ce lundi 18 décembre par la Ligue contre le cancer, plus de 7 parents sur 10 (soit 70%) trouvent acceptable de faire goûter de l'alcool à leur enfant de moins de 18 ans, et 3 sur 10 à leur enfant de moins de 15 ans.

Les fêtes de fin d’année sont même le bon moment pour faire goûter de l’alcool aux enfants pour la première fois pour près d’un tiers des Français (32%). Autre chiffre intéressant: 39% des Français considèrent que l'alcool est essentiel pour les fêtes de fin d'année.

“Largement banalisé dans la culture française, l’alcool est pourtant le deuxième facteur de risque évitable de cancers, à l’origine, chaque année, de 28.000 nouveaux cas”, rappelle pourtant la Ligue avec cette étude.

Les fêtes de fin d’année, des moments propices à la consommation d’alcool

La première fois qu'Emma a gouté à son premier verre d'alcool, c’était à Noël l’année dernière

“J’avais 13 ans et demi. C'était du vin pour accompagner le repas et fêter Noël. J’en bois peut-être une à deux fois par an, donc ça ne va pas faire tant de mal”, raconte l’adolescente au micro de RMC.

Comme le démontre l’étude, expérimenter l'alcool lorsqu’on est jeune est une pratique largement banalisée. Même Charlie, qui sensibilise sa fille sur les dangers de l'alcool, a craqué pendant les fêtes.

“Ça devait être vers l’âge de 14 ans et c’était un soir de Nouvel An. Elle a juste goûté un peu de champagne pour fêter la nouvelle année. C’était dans un cadre contrôlé et je ne voulais pas la priver de cela. Donc, elle a goûté un petit peu”.

Pourtant, boire de l'alcool avant l'âge de 15 ans, c'est loin d'être anodin, selon le président de France Addiction Jean-Michel Delile.

“À partir du moment où on rencontre une substance potentiellement addictive avant l’âge de 15 ans, on a d’autant plus de risques éventuellement de perdre le contrôle. C'est un âge où le cerveau est particulièrement vulnérable à l’influence des substances psychoactives”.

Par ailleurs, en France, 1,5 million de personnes sont dépendantes à l'alcool.

Pierre Bourgès avec CA