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110 km/h sur autoroute: "On ne s’en prend qu’aux bagnoles, il y en marre"

L'abaissement potentiel de la vitesse sur les autoroutes de France cristallise déjà les mécontentements. Les associations d'automobilistes pointe du doigt une proposition accidentogène.

Le passage de la limitation de vitesse de 130 à 110 km/h sur les autoroutes pourrait permettre de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre sur les trajets autoroutiers, selon les membres de la Convention citoyenne. Mais cette mesure clivante divise déjà au sein du gouvernement et irrite surtout les automobilistes.

Des autoroutes limitées à 110 km/h, pour Sacha, chauffeur de taxi depuis 8 ans à Paris, l’idée est très mauvaise : "Cela ne passera pas. Il y aura à nouveaux des gilets jaunes donc qu’ils arrêtent ! Qu’ils changent autre chose. Ce n’est pas un passage de 130 à 110 qui va faire changer le climat sur cette planète", lance-t-il au micro de RMC.

Americano est du même avis. Ce Parisien traverse la France plusieurs fois par an en faisant 700 kilomètres pour rejoindre sa maison dans le Tarn: "On ne s’en prend qu’aux bagnoles et à la voiture. Il y en a marre qu’ils essaient de tout contrôler. Un moment le peuple explose".

"Très mauvais pour la sécurité routière"

L’association 40 millions d’automobilistes va même plus loin et parle d’une idée potentiellement accidentogène. Selon Daniel Quéro, le président de l’association, elle pousserait les automobilistes à utiliser les nationales et les départementales : "Quand vous prenez l’autoroute que vous payez et que l’on vous réduit la vitesse, vous perdez du temps. Est-ce que les gens ne vont pas être tentés de reprendre l’autre réseau routier ? c’est donc très mauvais pour la sécurité routière".

Autre argument, selon lui, une large part de la population serait opposée à cette mesure : "On est déjà dans un pays qui est clivé, on se dirige vers une crise économique, est-ce qu’on peut se permettre ce luxe de diviser les Français alors qu’il y a tant d’autres choses à résoudre ?", s'interroge-t-il. Enfin, il évoque également le risque de pousser les Français vers les départementales et les nationales, entraînant une congestion de ces actes secondaires.

Florian Chevallay (avec Guillaume Dussourt)