"C’est pire que la SNCF": le nouvel opérateur de la ligne Marseille-Nice a du mal à convaincre

Des trains régionaux présentés comme une alternative au TGV de la SNCF sur une ligne très fréquentée. Depuis le mois de juin, la ligne TER Marseille-Nice, parmi l'une des plus fréquentées du réseau avec 3 millions de voyageurs en 2024, est passée sous gestion allemande avec Transdev.
L'opérateur a été autorisé par la région Sud à gérer la ligne qui souffrait à sa reprise de grandes irrégularités, avec un taux de ponctualité de 84,7 %. Après quasiment deux mois de service, les trains Transdev tentent de redresser la barre, avec plus ou moins de réussite.
"La région nous a promis trop de choses"
Dans les gares desservies par la ligne Marseille-Nice, les usagers sont très partagés. "C’est pire que la SNCF", lâche carrément un voyageur, un peu dégouté.
"Les trains sont très propres, il y a plus de rotation qu’avec la SNCF", réplique un autre. Depuis fin et le passage sous pavillon allemand, 700.000 personnes ont déjà emprunté cette ligne.
"On est plutôt satisfaits mais on a encore beaucoup de travail", avoue à RMC un cadre de Transdev. Dans les faits, les chiffres sont bons: 14 nouveaux allers-retours, un train par heure contre un toutes les deux heures auparavant. Mais le point sensible, ce sont les nombreux retards.
"La région nous a promis trop de choses", s’agace un usager qui recense les problèmes. Transdev préfère tempérer: "on apprend, on découvre, on fera mieux dans quelques mois". Il faut dire que l’entreprise allemande n’a pas le choix. Le taux de ponctualité de ses trains est de 95%. il doit vite atteindre 97,5%.
"C’est indispensable, sinon il y aura des pénalités financières", avertit le vice-président de la région Sud chargé du dossier.
Transdev est à 95% de ponctualité aujourd’hui.
"Le réseau ferroviaire est très vétuste"
Un autre problème est pointé par les voyageurs, celui des rames jugées trop courtes et bondées. Pour pallier la situation, la compagnie a loué en urgence des vieux trains peu confortables, car les cinq rames longues qui manquent n’arriveront qu’en novembre. Au final, le lancement s'avère un peu compliqué et n'a pas convaincu tous les passagers.
"Ils n’ont pas vraiment fait en sorte de nous attirer", explique en plus un conducteur d’une entreprise concurrente.
Ces difficultés doivent tout de même être mises dans leur contexte: le réseau ferroviaire est très vétuste. La région, les conducteurs, Transdev, tous les acteurs le confirment.
En conclusion, un taulier de la région Sud annonce: "il faut absolument que le réseau soit rénové". Une nécessité pour voyager un peu plus sereinement, quel que soit l’opérateur.