"Ça tombe là où ça ne tombait pas avant": les éboulements en montagne, un problème irrésolvable?

Les éboulements se multiplient dans les routes de montagne ces dernières années. Ce week-end, en Savoie, un rocher s'est décroché, a blessé une personne et entraîné de lourdes perturbations de la circulation.
L'incident pose des questions sur la sécurité de ces routes de montagne. Les élus des départements concernés s'inquiètent, mais continuent de lutter contre des aléas de plus en plus fréquents. En Haute-Savoie, patrouilleurs et drones surveillent tous les jours les mouvements des pierres le long des routes.
"C'est l'angoisse ! À chaque fois qu'on a une alerte sur un caillou sur la route, la hantise, c'est qu'on nous dise qu'il y ait quelqu'un dessous. Ça tombe là où ça tombait pas avant", explique le président du département Martial Saddier.
140 millions de budget annuel en Haute-Savoie
Pourtant, les collectivités multiplient les travaux. "C'est 140 millions d'euros de budget annuel et malgré cela je vais être très clair: on n'arrivera jamais à se protéger à 100%", alerte-t-il.
Les gels puis les dégels et les forte précipitations fragilisent les roches. "Ils sont essentiellement liés à l'eau. Il y en a eu beaucoup ces derniers temps dans les Alpes, avec des cycles gel-dégel qui favorisent ces écroulements", détaille Serge Taboulot, météorologue, président de l'Institut des risques majeurs.
Mais que faire alors face à cela? Pour certains élus, les financements sont trop insuffisants pour régler le problème. "On va sûrement rogner sur du financement ailleurs pour être sûr que cette partie sécuritaire soit bien faite, en temps et en heure", annonce Georges Moran, maire de Sallanches, à l'ouest de Chamonix.
Un problème impossible à régler ?
Dans les solutions existantes, les collectivités peuvent installer des filets et des agrafes par exemple. "Mais on ne peut pas faire ça dans toute la montagne", alerte Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains.
"Il faut arrêter de penser que ça va s'arrêter", complète ce dernier.
Pour Serge Tabarot, météorologue, "les risques sont tellement nombreux qu'il est quasiment impossible, à moins d'investissements démesurés, en gros de faire la totalité des routes et des voies ferroviaires en sous-terrain, de se prémunir dans ces zones de montagne de tous les risques. Cela coûte une fortune."
Ce week-end, les blocs de pierre ont franchi les mécanismes de protection, qui ont retenu les gros rochers, mais pas tous. Les filets de protection installés ont été en partie arrachés dans l'éboulement.