RMC
Transports

Grève à la SNCF: faut-il instaurer un service minimum dans les transports?

placeholder video
Retour à la normale ce lundi matin à la SNCF, après la grève des contrôleurs ce week-end. Et déjà se profile la prochaine, avec les aiguilleurs qui prévoient de se mobiliser le week-end prochain, à l'appel de Sud-Rail, pour dénoncer notamment les sous-effectifs. Un nouvel appel à la grève qui pose la question du service minium dans les transports, avec ces grèves pendant les vacances.

La grève des contrôleurs de la SNCF prend fin ce lundi matin à 8h. 150.000 voyageurs n'ont pas pu prendre leur train ce week-end selon la SNCF sur un million de voyageurs au total.

Et déjà, une nouvelle menace de grève plane pour le week-end prochain. Elle concerne les aiguilleurs du rail cette fois-ci. Ils demandent des recrutements massifs, une prime de 300 euros et une amélioration des conditions de travail.

Une nouvelle grève à venir aux dépens des usagers, qui en cette période de vacances scolaires vont devoir s'adapter. Pour éviter de laisser trop de voyageurs sur le carreau dans ces situations, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a plaidé dimanche pour un service minimum. Cela éviterait selon lui "d'infliger un certain nombre de contraintes à nos concitoyens (...) qu'ils soient en vacances ou qu'ils travaillent", a-t-il affirmé sur France Inter.

Grèves SNCF : réquisitionner les contrôleurs à la retraite ? - 16/02
Grèves SNCF : réquisitionner les contrôleurs à la retraite ? - 16/02
18:25

Mais la mesure qui ne séduit pas tout le monde. Les usagers eux-mêmes sont mitigés. “Ça serait une très bonne idée oui. Il faudrait changer la loi. Aujourd’hui, prendre des vacances, c’est un besoin”, indique ce couple. “Moi, je ne suis pas pour qu’on oblige les grévistes à travailler. C’est leur droit”, assure un autre. “Ce n’est pas en emmerdant les citoyens que ça va changer quelque chose. Donc je pense que c’est une bonne idée le service minimum. Il faut qu'au moins aux heures de pointe, il y ait toujours des transports qui sont assurés”, pointe une dernière.

Concilier deux droits fondamentaux, possible?

Murielle, elle, pense que les transports devraient être soumis au même régime que d'autres services publics.

“Les sapeurs-pompiers ou le service médical, ils mettent une étiquette, nous sommes en grève, mais ils assurent un service minimum. Pourquoi les contrôleurs ou les conducteurs ne seraient pas à même de faire pareil? Les gens seraient peut-être plus à même d’entendre leurs revendications”, juge-t-elle.

Tout l'enjeu est donc d'assurer un service à condition de respecter le droit, comme l'explique Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste.

“La loi peut réglementer le droit de grève. L’idée, c’est d’avoir une proportionnalité. On ne peut pas éteindre le droit de grève. On est un peu entre deux droits fondamentaux qui se concilient. Le droit de grève et l’obligation de continuité du service public”, détaille-t-elle.

Une conciliation possible, selon elle, mais difficile à obtenir face à l'opposition sociale

Ameline Lavechin avec Guillaume Descours