La colère des opposants au chantier de l'A69: "On sait très bien que ce sont des proches de Macron"

La décision était très attendue. Les juges du tribunal administratif de Toulouse ont choisi lundi 9 décembre de relancer l’instruction du chantier de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Le tribunal se prononcera sur les éléments de légalité des autorisations environnementales dans les prochains mois, sans plus de précisions sur la date. Les travaux ne sont donc pas interrompus.
Le 20 novembre, la rapporteure publique avait invité la justice administrative à annuler les arrêtés préfectoraux autorisant la construction de l'autoroute, ce qui aurait provoqué une suspension des travaux.
Une annonce qui provoque la colère des opposants au projet. Thomas Brail, qui a vécu dans des platanes centenaires pour empêcher leur destruction sur une partie du tronçon, dénonce ce report de la décision du tribunal.
"C'est inadmissible de voir que des dizaines de recours ont été posés et qu'on ait toujours été déboutés", regrette-t-il, accusant ensuite Emmanuel Macron d'ingérence sur le sujet. "On sait très bien que ce sont des proches du président de la République qui sont aux manoeuvres sur cette autoroute. Ce sont des renvois d'ascenseur permanents."
"Ils pondent ça à la dernière minute pour faire reculer l'audience finale et faire en sorte que les travaux continuent", accuse-t-il.
60% des travaux effectués
Les pelleteuses et les camions poursuivent donc leur ballet sur le tronçon de 53 km. 60% des travaux ont déjà été effectués, mais dans les prochains mois, le tribunal administratif aura encore la possibilité de stopper le chantier. C’est ce que craignent les élus, les chefs d’entreprises et les habitants tarnais favorables à ce projet. Ils restent optimistes mais ne veulent pas crier victoire trop vite. Plusieurs associations d'opposants comptent en effet demander à la justice "l'arrêt du chantier le temps que le tribunal examine" à nouveau le dossier.