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SNCF: "Nous ne sommes pas responsables des inondations, nous resterons en grève"

Bruno Poncet du syndicat SUD-rail souhaite la poursuite de la grève.

Bruno Poncet du syndicat SUD-rail souhaite la poursuite de la grève. - -

Bruno Poncet, membre du bureau fédéral SUD Rail a réaffirmé lundi sur RMC la détermination des grévistes mobilisés sur l'organisation du temps de travail de la SNCF alors que les syndicats retrouvent la direction ce lundi pour une ultime séance de négociation.

Les grévistes de la SNCF entament leur sixième jour consécutif de mobilisation. Et la grève pourrait encore durer a affirmé Bruno Poncet, membre du bureau fédéral SUD Rail. "Nous resterons dans la grève jusqu'à ce que nous obtenions gain de cause", a-t-il martelé. La grève, à l'appel de la CGT-cheminot et de SUD-rail porte sur l'organisation du temps de travail liée à l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs à partir de 2020. Bruno Poncet a défendu la poursuite de la grève, malgré les inondations et le début de l'Euro de football qui approche.

"Nous ne sommes pas responsables des inondations. On est solidaires de tous les gens qui sont touchés par ça. Si l'entreprise voulait vraiment être solidaire, elle n'avait qu'à dire aujourd'hui par exemple, transport gratuit pour tous les gens", propose-t-il.

"La seule réponse qu'on a c'est le rapport de force"

Les grévistes souhaitent une renégociation de l'accord d'entreprise et une convention collective commune au secteur du rail, qui s'appliquera à toutes les entreprises du rail lorsque la concurrence sera ouverte. Sans celle-ci, les syndicats mobilisés craignent des situations de dumping social entre les entreprises de transport de voyageurs, au détriment des salariés de la SNCF. "J'ai des collègues du nettoyage et de la restauration ferroviaire qui se sont retrouvés dans des entreprises privées. Avec la portabilité du contrat de travail, quand leur entreprise a perdu le contrat, une autre entreprise leur a dit moi je vous reprends, mais pas du tout aux mêmes conditions. C'est de ça qu'on a peur", explique Bruno Poncet. 

Pour lui, cette mobilisation vient également en complément d'une opposition à la loi Travail. "La loi El Khomri est une aberration pour tous les travailleurs français quels qu'ils soient", estime-t-il. Pour lui, dans ces deux mobilisations, il ne reste aux grévistes de la SNCF que le rapport de force.

"La France sociale est en train de changer et la seule réponse de l'Etat c'est la violence, violence sociale, violence démocratique avec le 49.3. La seule réponse qu'on a c'est le rapport de force, parce qu'ils ne nous écoutent pas et ils ne veulent surtout pas nous recevoir".

Le gouvernement qui a pris la main sur les négociations, écartant la direction de la SCNF, a en effet considéré vendredi par la voix du secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies que les discussions étaient "closes".

Carole Blanchard