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"Une hérésie", "du racket": le déploiement des voitures radars sous le feu des critiques

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Comme le révèle RMC, neuf nouveaux départements sont concernés par le déploiement de voitures radars. Le projet divise à la fois les automobilistes et les représentants du secteur. Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, décrit un système injuste motivé par le profit.

Neuf nouveaux départements verront des voitures radars sillonner leurs routes dans les prochaines semaines, comme le révèle RMC ce mercredi. Un nouvel outil de la sécurité routière censé favoriser la baisse de la mortalité sur les routes.

Du côté des automobilistes, le dispositif divise. "C'est une forme de racket", lance l'un d'entre eux. "Je pense que ça peut être une bonne chose pour les gens qui ne respectent pas les limitations de vitesse, surtout en ville", glisse un autre.

"Roulez, vous êtes plumés"

Si le déploiement de ces véhicules est salué par Jean-Yves Lamant, président de la ligue contre la violence routière, qui estime qu'il permet aux automobilistes d'être pris en flagrant délit d'excès de vitesse à tout moment sans connaître la localisation des radars, le projet est vu d'un mauvais oeil par Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes.

L'invité de Charles Matin : 300 voitures radars déployées d’ici fin 2025 - 05/06
L'invité de Charles Matin : 300 voitures radars déployées d’ici fin 2025 - 05/06
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"Roulez, vous êtes plumés", résume le représentant sur le plateau de Charles Matin, qui décrit "une hérésie" et "un plan de croissance", dont le but est "de faire de l'argent et non de la sécurité". Il pointe du doigt la discrétion du dispositif et l'absence de l'aspect dissuasif apporté par l'amende reçue.

"Vous allez continuer à rouler puisque vous ne savez pas et vous recevrez une jolie carte postale du ministère de l'Intérieur qui vous informera que vous devez de l'argent pour de petits excès de vitesse", lance-t-il sur RMC.

A ses yeux, la démarche ne permet pas d'éviter un accident, puisque ladite amende est reçue bien plus tard.

Il dénonce en outre un dispositif injuste: "Quelqu’un qui roule 5 km/h au-dessus sera sanctionné, alors que quelqu’un totalement alcoolisé ou sous stupéfiants, ou en énorme excès de vitesse, pourra passer sans problème." Ces individus ne pourront pas être interpellés, car les forces de l'ordre ne seront pas présentes.

Des chauffeurs discrets

Plusieurs sociétés privées se partagent le marché et vont recruter de nouveaux chauffeurs. Loïc en fait partie et circule en Corrèze sur les zones les plus accidentogènes. Au sein de sa voiture radar, qui "se fond dans la masse", il suit un parcours prédéfini et confié par son coordinateur.

Il l'assure: il n'a pas connaissance des voitures qu'il flashe et n'en tire pas de prime supplémentaire. Les chauffeurs sont simplement rémunérés aux kilomètres parcourus.

Auprès de ses proches, la démarche n'est pas toujours accueillie chaleureusement. Si son métier questionne beaucoup, il en pousse certains à faire un pas en arrière et presque à s'indigner. "Quand je dis ma profession, les gens se demandent pourquoi on fait ça, mais c'est un métier comme un autre", lance-t-il.

Aujourd'hui, ces véhicules parcourent une soixantaine de départements. Le dispositif a été récemment élargi aux Bouches-du-Rhône, où deux voitures traquent discrètement l'allure des automobilistes ont été mises en activité. Il rejoindra le mois prochain les routes de l'Ain, du Lot ou encore des Pyrénées-Orientales.

Mélanie Hennebique