Hausse de la mortalité routière: la fin du retrait de points pour les petits excès de vitesse mis en cause

Les chiffres de la sécurité routière sont tombés lundi. Le nombre de morts sur les routes est en forte hausse au mois de mars par rapport à l’année dernière. La mortalité sur les routes a progressé de 31% par rapport à mars 2023.
Principales victimes, les jeunes de 18 à 24 ans. 40 décès dans cette tranche d’âge en mars 2024, c’est 23 de plus que l’an dernier. Et l’illustration a eu lieu ce week-end dans le département du Tarn, à Saint-Sulpice-la-Pointe, où un jeune a perdu la vie sur la route.
Un jeune de 22 ans a été tué sur le coup lors d’une collision violente sur une départementale bordée de platanes. C’est un drame pour les habitants de cette commune tarnaise.
“C’est un gamin du village, c’est triste. Quand on fait la fête le soir, c’est malheureux, et bien on en crève”, déplore un habitant de Saint-Sulpice-la-Pointe.
La vitesse, principale cause
Pour un père de famille, cet accident mortel n’est pas très rassurant. “J’ai un enfant qui vient d’avoir le permis il n’y a même pas six mois, et ça m’inquiète. Chaque fois, je lui en parle, fais attention, regarde bien, tu viens d’apprendre le code de la route, suis bien le code de la route… Mais malgré cela, il y a quand même des accidents”, confie-t-il.
Selon Anne Lavaud de l’association Prévention routière, cette augmentation des accidents est liée à la vitesse. Elle reproche au gouvernement d’avoir supprimé le retrait d’un point pour les excès de vitesse inférieur à 5 km/h.
“On voit qu’il y a bien une corrélation entre ce qui a été annoncé et le sentiment, peut-être, que la vitesse ce n’est pas si grave que ça ! De manière générale, les jeunes paient un lourd tribut sur la route, donc cela veut dire que l’on a une problématique sur les 18-24”, appuie-t-elle.
Un avis que partage Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre les violences routières. Invité ce mardi matin sur RMC, il a dénoncé cette mesure.
"La non-perte de points pour les petits excès de vitesse ce n’est pas une politique de sécurité routière, c’est une politique d’insécurité routière", déplore-t-il.
Il ajoute: "Tous les experts étaient clairs sur ce sujet, le fait d’assouplir le permis à point est une très mauvaise mesure parce que ça envoie un mauvais signal à la population. Ça veut dire clairement ‘nous ne nous occupons plus de la sécurité routière’. Donc ça envoie de très mauvais signaux alors que la situation se dégrade et que ça reste la principale cause de mortalité de nos jeunes".
Il appelle sur RMC à une réforme en profondeur du permis de conduire.